Evaluation de l'effet de l'aspirine à faible dose sur le risque de cancer dans le Système National de Données de Santé
Evaluation of the effect of low-dose aspirin on cancer risk in the National Health Data System
par Aya AJROUCHE sous la direction de Florence TUBACH et de Candice POELS-ESTELLAT
Thèse de doctorat en Epidémiologie clinique
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le jeudi 07 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Aspirine
  • Cancer -- Prévention
  • Pharmacoépidémiologie
  • Système national des données de santé
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Mots clés
Aspirine, Cancer, Pharmacoépidémiologie, Pseudo-observations dynamiques, Système National de Données de Santé, Validation, Adhérence, Group-Based Trajectory Modeling
Resumé
L'aspirine à faible dose est un antiagrégant plaquettaire largement utilisé en prévention des évènements cardiovasculaires. Son efficacité en prévention secondaire est démontrée avec un bénéfice en termes de réduction des évènements cardiovasculaires plus important que le risque hémorragique lié à ce traitement. Cependant son efficacité en prévention primaire est plus controversée, avec des essais publiés récemment qui ne justifient pas son utilisation et des recommandations contradictoires entre les sociétés américaines et européennes. L'aspirine a émergé également depuis quelques décennies comme un des médicaments les plus prometteurs en prévention du cancer. Cet effet protecteur, observé dans plusieurs études expérimentales n'est pas encore établi, parce que les résultats des essais randomisés sont toujours contradictoires, avec 2 méta-analyses d'essais randomisés montrant un effet protecteur de l'aspirine, 2 méta-analyses d'essais randomisés ne montrant pas d'effet et 1 essai randomisé publié récemment montrant un sur-risque de cancer dans le groupe aspirine. Cependant ces essais randomisés présentaient des limites, un suivi restreint pour certains d'entre eux, mais également une population peu représentative de la population générale, et le cancer était un critère d'évaluation non planifié a priori et mesuré plusieurs années après la fin de la période de prise de traitement dans l'étude. Des études observationnelles ont également exploré le potentiel effet protecteur de l'aspirine vis à vis du cancer. Elles ont montré également des résultats contradictoires avec un effet plus prononcé pour les études cas-témoins, plus sujettes aux biais de rappel et de sélection. Les études de cohorte présentaient également des limites avec plusieurs biais dont les 2 principaux étaient la non prise en compte de l'exposition comme une variable dépendante du temps et la non prise en compte du risque compétitif lié au décès. Les modèles des pseudo-observations dynamiques sont des modèles développés en 2013 permettant de prendre en compte conjointement ces 2 biais dans les études de cohorte. L'objectif de ce doctorat d'université était d'évaluer l'effet d'une prise chronique de l'aspirine à faible dose sur le risque de cancer en appliquant ce modèle de prédiction dynamique et cela à partir des données du Système National de Données de Santé (SNDS). Pour cela, nous avons tout d'abord développé un algorithme pour identifier les cancers incidents dans les données du SNDS, combinant les informations des affections de longue durée, des anticancéreux dispensés en ville, rétrocédables par l'hôpital, des séances de radiothérapie externe ainsi que des hospitalisations (diagnostic principal ou relié, procédures chirurgicale, anticancéreux couteux). La validation a été réalisée par standardisation indirecte sur l'âge et le sexe sur les estimations nationales des registres de cancer. Puis, nous avons réalisé une étude de cohorte historique avec un suivi de 10 ans incluant 111 025 personnes âgées de 50 à 80 ans le 1er janvier 2006, sans cancer prévalent, ni délivrance d'aspirine en 2005 et suivis jusqu'au premier évènement parmi un cancer incident (l'évènement d'intérêt), un décès sans cancer (l'évènement en compétition), une sortie du régime général ou la fin de l'étude le 31 décembre 2015. Pour estimer l'effet de l'aspirine sur le risque de cancer, nous avons appliqué la méthode des pseudo-observations dynamiques, dont le principe est de combiner la méthode de landmark pour tenir compte des variables dépendante du temps, avec la méthode des pseudo-observations pour tenir compte du risque compétitif lié au décès sans cancer. Les résultats de cette étude ont montré que l'aspirine était associée à une réduction du risque de cancer à 10 ans avec un bénéfice supplémentaire pour chaque année supplémentaire de prise d'aspirine. Enfin, nous avons décrit les différentes trajectoires d'adhérence à l'aspirine qui ont été observées dans la population française.