Mots clés |
Psychanalyse, Neurosciences, Psychose, Psychopathologie, Schizophrénie, Neurobiologie, Neuroénergétique, Imagerie cérébrale, Délire, Psychiatrie |
Resumé |
Notre travail se propose d'entreprendre un dialogue entre la psychanalyse et les neurosciences au sujet de la psychopathologie de la psychose. A partir d'un modèle interdisciplinaire fondé sur une intersection possible entre ces deux disciplines autour d'une conception homéostatique des processus cognitifs, nous étudierons la clinique des troubles de la perception et de la représentation des états du corps caractéristiques du premier temps du processus psychotique, au prisme de l'hypothèse d'une absence de la fonction homéostatique de la trace dans la psychose. Cette hypothèse sera ensuite envisagée à partir des recherches neurobiologiques récentes sur le rôle des périodes critiques du développement dans la schizophrénie. Au terme de notre recherche, nous considérerons la perspective d'une fonction homéostatique du délire, qui viserait à opérer une régulation des états somatiques en excès dans la psychose. Nous nous pencherons alors sur le rôle des processus de réassociations de traces dans la construction délirante, pour enfin considérer cette dernière comme une solution singulière produite par le sujet, dans un processus diachronique de création de nouvelles traces. Notre travail aboutira ainsi à une réflexion sur la possibilité d'une rencontre entre psychanalyse et neurosciences dans un dépassement des déterminismes, au profit d'une prise en compte du caractère imprédictible et singulier du devenir du sujet dans son déploiement temporel et diachronique. Ces réflexions, outre les considérations épistémologiques qu'elles impliquent, ouvrent ainsi la voie à des considérations éthiques, qui font du dialogue entre psychanalyse et neurosciences un enjeu incontournable du « moment du vivant » contemporain |