Mots clés |
Sepsis, Immunité, Macrophages, Monocytes, Immunodépression, Soins intensifs, Post-réanimation |
Resumé |
Le sepsis est la forme la plus grave des infections. C'est une maladie fréquente et grave qui touche 49 millions de personnes chaque année dans le monde et qui est responsable de près de 11 millions de décès annuels. Son pronostic à la phase aiguë s'est nettement amélioré depuis plusieurs années et les conséquences à long terme du sepsis, survenant dans les semaines ou les mois après la sortie de l'unité de soins intensifs, sont de plus en plus répandues. Les survivants d'un sepsis présentent un risque accru de développer des défaillances chroniques d'organes telles qu'une maladie rénale chronique ou une insuffisance cardiaque. Si de nombreuses études ont porté sur la physiopathologie des mécanismes immunitaires précoces impliqués dans le sepsis, la physiopathologie des conséquences à long terme est encore peu étudiée. Dans le présent travail, nous avons démontré que le sepsis provoque une insuffisance d'organe transitoire cardiaque et rénale, mais induit des modifications durables des macrophages tissulaires. L'étude de leur ontogénie a montré que l'augmentation du nombre de macrophages est principalement due à une augmentation du nombre de macrophages dérivés des monocytes, alors que les macrophages résidents restaient stables en nombre dans le temps. Les analyses scRNAseq de cœur et de rein démontrent que les macrophages dérivés de monocytes ont un profil transcriptomique distinct avec des caractéristiques pro-inflammatoires et pro-fibrotiques. Ce changement en nombre et en phénotype des macrophages tissulaires était associé à une augmentation de la mortalité et de la fibrose rénale et cardiaque lorsque les souris survivant au sepsis étaient exposées à l'angiotensine-2. Nos résultats suggèrent que les macrophages pourraient jouer un rôle dans la réparation inadaptée observée après le sepsis, ce qui en ferait une cible thérapeutique potentielle chez les patients survivants. |