Pratiques parentales vis-à-vis de l'alimentation, appétit de l'enfant et croissance
Parental feeding practices, child's appetite and growth
par Claire GUIVARCH sous la direction de Blandine de LAUZON-GUILLAIN
Thèse de doctorat en Épidémiologie
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le lundi 03 octobre 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Analyse par cohorte
  • Chez le nouveau-né
  • Enfants -- Alimentation
  • Style éducatif parental

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Mots clés
Pratiques parentales vis-à-vis de l'alimentation, Croissance, Appétit, Cohorte de naissance
Resumé
Dans les premières années de vie, les parents jouent un rôle clé dans la mise en place du comportement alimentaire de l'enfant. Dans le contexte de la prévention de l'obésité, de nombreuses études ont porté sur les associations entre les pratiques parentales vis-à-vis de l'alimentation et la corpulence ou le comportement alimentaire de l'enfant et suggèrent que ces associations sont bidirectionnelles. En effet, les parents semblent adapter leurs pratiques à la corpulence et au comportement alimentaire de l'enfant et ces pratiques semblent être associées à la corpulence et au comportement alimentaire ultérieurs de l'enfant. Des études longitudinales supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour étudier ces associations. Les objectifs de ce travail étaient d'identifier les caractéristiques des parents et des enfants associées aux pratiques parentales vis-à-vis de l'alimentation, puis d'étudier la place de ces pratiques parentales dans l'évolution de la corpulence des enfants. Ces travaux ont reposé sur les données de la cohorte de naissance EDEN. Les mères plus âgées ou primipares utilisaient moins de pression à manger et d'aliments à des fins non nutritionnelles que les mères plus jeunes ou multipares. Les mères en situation d'obésité restreignaient plus leur enfant pour des raisons de poids que les mères ayant une corpulence normale. Les mères qui restreignaient leur propre alimentation étaient celles qui restreignaient le plus l'alimentation de leur enfant, mais elles avaient aussi plus souvent recours à l'utilisation des aliments comme récompense. L'alimentation incontrôlée de la mère était positivement associée à la pression à manger et à l'utilisation des aliments à des fins non nutritionnelles. Les enfants perçus comme ayant un appétit important dans les deux premières années de vie étaient plus restreints à l'âge de deux ans par leurs parents que les enfants avec un appétit considéré comme normal pour leur âge. De plus, les parents semblaient utiliser des aliments à des fins non nutritionnelles si l'enfant montrait un intérêt pour la nourriture. Une corpulence de l'enfant plus élevée à 2 ans était également associée à plus de restriction parentale. Néanmoins, la restriction parentale ne semblait pas avoir l'effet escompté par les parents. En effet, la restriction parentale et l'utilisation des aliments comme récompense étaient associées positivement à la corpulence ultérieure de l'enfant jusqu'à 8 ans, même en tenant compte de la corpulence initiale de l'enfant. La restriction parentale médiait les associations entre la corpulence précoce et ultérieure de l'enfant. Ce travail souligne l'importance de cibler les pratiques parentales vis-à-vis de l'alimentation dans le cadre de la prévention de l'obésité de l'enfant, ce qui vient d'être ajouté dans les recommandations nutritionnelles françaises à destination des enfants de 0 à 3 ans.