Mots clés |
Accident vasculaire cérébral, Handicap, Limitations fonctionnelles, Phase chronique post-AVC, Trajectoires |
Resumé |
Durant la phase chronique, un an après l'accident vasculaire cérébral (AVC), l'évolution des limitations des activités de la vie quotidienne (AVQ) et des activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ) reste mal connue. Ces limitations semblent se stabiliser dans un premier temps avant d'augmenter progressivement. En outre, les déterminants de l'évolution à long terme des limitations restent peu explorés. Dans ce contexte, cette thèse vise à : 1) Décrire l'évolution des limitations des AVQ et AIVQ chez les personnes victime d'un AVC, 2) Comparer l'évolution des limitations chez les personnes ayant était victime ou non d'un AVC, afin d'estimer l'effet de l'âge entre les deux populations, 3) Étudier l'effet de la sévérité du handicap à la fin de la phase aigüe (1-2 ans post-AVC) sur les limitations à long terme des AVQ et des AIVQ, et 4) Évaluer l'effet de la sévérité du handicap prémorbide sur l'évolution des limitations des AVQ et AIVQ après un AVC. Pour répondre à ces quatre objectifs, trois enquêtes longitudinales internationales portant sur une population âgée de plus de 50 ans ont été utilisées : la Health and Retirement Study, la Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe et l'English Longitudinal Study of Ageing. Les limitations fonctionnelles ont été mesurées en estimant le nombre des AVQ et des AIVQ non réalisées en autonomie lors de la phase chronique post-AVC. Le niveau de handicap au début de la phase chronique et le niveau de handicap prémorbide ont été catégorisés à l'aide de l'échelle de Rankin modifiée (mRS et P-mRS, respectivement). L'évolution des limitations des AVQ/AIVQ a été évaluée à l'aide de modèles mixtes linéaires, parmi les cas d'AVC et les sujets sans AVC et par niveaux mRS et P-mRS. De plus les analyses ont été stratifiées par groupes d'âge (50-74 et ¿75 ans). Une stabilité relative des limitations des AVQ/AIVQ a été observée au cours des 3 à 6 années post-AVC, suivie d'une augmentation des limitations plus rapide dans la population AVC que dans la population non-AVC, suggérant un effet tardif mais différentiel de l'âge (p<0,001). Le niveau de handicap à 1 ou 2 ans post-AVC était également associé à l'évolution des limitations dans le temps. Un handicap sévère (mRS 4-5) entrainait une réduction importante des limitations à 5 ou 6 ans après l'AVC, qui n'a pas été identifiée dans les cas de mRS 0-3. Les niveaux de handicap prémorbide ont été associés à une évolution similaire des limitations post-AVC à long terme. En revanche, entre la période précédant l'AVC et la période d'un an après l'AVC, une augmentation plus importante des limitations a été observée pour les niveaux les plus bas de handicap prémorbide (P-mRS 0-1). Cette thèse a donc montré que durant la phase chronique post-AVC, les limitations fonctionnelles se stabilisent plusieurs années avant d'augmenter, que l'évolution des limitations diffère selon la sévérité du handicap à 1 an post-AVC, et que les niveaux de handicap prémorbide n'accentuent pas la perte d'autonomie à long terme. Ces résultats soulignent l'importance du suivi prolongé de la population post-AVC, en particulier pour les personnes présentant des niveaux de handicap plus sévères. En outre, ces résultats peuvent encourager l'inclusion des patients AVC présentant un handicap prémorbide dans des traitements durant la phase aigüe ou leurs prises en charge en des différentes service de comme Médecine Physique et de Réadaptation. |