Mots clés |
Pharmacovigilance, Base de données de médico-administrative, Effet indésirable médicamenteux, Hydroxychloroquine, GPU, Weighted Cumulative Exposure (WCE) |
Resumé |
Les effets indésirables médicamenteux sont responsables de 98 000 morts par an aux États-Unis et sont estimés à 20 000 morts en France. Il s'agit d'un véritable problème de santé publique. La détection des effets indésirables se fait classiquement sur l'exploitation de bases de données de notification spontanées. Généralement, les analyses sur ces bases reposent sur la connaissance a priori d'une association potentielle entre un médicament et un effet indésirable. Récemment se sont développées des approches sans hypothèse a priori sur la relation médicament- évènement. L'avantage de ces approches, est qu'elles permettent d'obtenir le spectre des effets indésirables médicamenteux rattachés au médicament à l'étude. Les méthodes les plus utilisées pour ce type d'approche sont les méthodes de disproportionnalité. Depuis une décennie, en plus des bases de données de notification spontanées, les bases de vie réelle sont de plus en plus utilisées en pharmacovigilance. Ces bases sont plus exhaustives, et apportent beaucoup plus d'informations temporelles notamment sur l'exposition aux médicaments. Or, les méthodes de disproportionnalité ne prennent pas en compte ce type d'information, notamment la relation dose-effet qui est un élément fondamental pour inférer une causalité. L'objectif de ce travail est de proposer une nouvelle stratégie pour réaliser une étude de pharmacovigilance sans hypothèse a priori sur une base de données médico-administratives prenant en compte la relation dose-effet. Nous avons développé, dans un premier axe de recherche, une extension à la méthode Weighted Cumulative Exposure (WCE) permettant de détecter, sans hypothèse a priori, l'ensemble des signaux de pharmacovigilance rattaché à un médicament. Cette extension a été appliquée à une cohorte de 2010 patients exposés à l'hydroxychloroquine sur une période de 11 ans. Nous avons pu retrouver les effets indésirables les plus fréquents de l'hydroxychloroquine. Cette extension ne permettant pas de réaliser des analyses sur de plus grandes cohortes du fait de temps de calcul prohibitifs, nous avons dans un deuxième axe de recherche optimiser notre stratégie en l'implémentant sur Graphics Processing Unit (GPU). Nous avons montré que cette implémentation accélère la vitesse de calcul de 900 fois et permettra donc d'utiliser cette stratégie sur de grandes cohortes comme celles disponibles dans les bases de données médico- administratives. Nous avons développé une méthode, sur cohorte d'exposés, avec une stratégie sans hypothèse a priori, qui permet, en tenant compte de la relation effet-dose, de détecter des signaux de pharmacovigilance sur des bases de données médico-administratives. En perspective, nous envisageons d'intégrer des étapes de calculs supplémentaire pour prendre en compte les tests multiples dépendants par technique de permutation. |