Mots clés |
VIH, Antirétroviraux, Impact budgétaire, Génériques, Allègement thérapeutique, Simplification, Optimisation, Questionnaire, Relation médecin-patient |
Resumé |
Objectifs : L'objectif principal de ce projet était d'évaluer l'impact d'une série d'interventions, auprès des prescripteurs, et des patients, quant aux dépenses de prescriptions en antirétroviraux (ARV) dans le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales (SMIT) de l'Hôpital Bichat, Paris, France. Les objectifs secondaires incluaient la description des combinaisons thérapeutiques utilisées, leur prix, l'évaluation des connaissances, des croyances et représentations des prescripteurs et des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sur le prix des traitements ARV, et de l'acceptabilité de telles interventions. Il s'agissait aussi d'étudier la stabilité de la réponse immuno-virologique pour les PVVIH ayant bénéficié d'un changement thérapeutique pour raison économique, et l'absence d'apparition d'intolérance ou de modification dans la relation soignant-PVVIH. Contexte : En 2014, le contexte de crise économique a amené la Sécurité Sociale à accorder davantage d'attention aux dépenses engendrées par les médicaments intégralement remboursés, dont les ARV. Les ARV génériques apparaissaient sur le marché français, et les recommandations intégrèrent le concept d'optimisation du traitement ARV pour les PVVIH en succès thérapeutique. Cette adaptation avait pour but le confort des prises du traitement ARV et la minimisation des effets secondaires au long cours. Elle introduisait aussi des critères de coût, et ainsi de nouveaux enjeux dans la relation médecin-PVVIH. Problématique : Avec des informations et actions sur la bonne utilisation des ARV, est-il possible de maîtriser l'augmentation des dépenses en ARV sans pour autant avoir un impact négatif sur l'efficacité et la tolérance du traitement ou sur la relation soignant-PVVIH ? Méthodes : Une étude interventionnelle de type avant-après, visant à évaluer les dépenses en ARV avant et après une série d'interventions dans le SMIT de Bichat, et contre témoin, a été développée. L'évaluation d'impact budgétaire et du succès thérapeutique était accompagnée d'une évaluation en psychologie sociale basée sur des focus groups avec des prescripteurs et PVVIH, et des questionnaires administrés auprès des deux populations afin d'étudier leurs perceptions autour des ARV, de leur prix, et du vécu de ces interventions. Résultats : L'étude d'impact budgétaire sur 2014 sur le site de Bichat a évalué le budget en ARV à 48 280 200 €, et mis en évidence des combinaisons ARV pouvant potentiellement être changées vers des combinaisons moins chères, à efficacité et tolérance égales, et adaptées au profil médical des PVVIH. Les régimes à base d'Inhibiteurs de protéases (IP) changés pour des allègements thérapeutiques ou régimes sans IP, a fortiori avec des génériques, étaient les scénarios ayant le plus gros impact en termes de diminution du budget. Les focus groups (organisés en 2015) et les questionnaires (administrés en 2016) ont permis de cerner les thématiques des interventions. Après concertation avec un groupe de PVVIH suivi au SMIT, leurs soignants et des associations d'usagers, deux interventions ont été développées (un guide de décision partagée sur le choix des ARV et leur prix, et un site internet calculant le prix de régimes ARV). Elles ont été mises en place en 2018 dans le service expérimental. Discussion et conclusion : La généralisation des interventions créées et les résultats de la phase pré-interventions ont été discutés au niveau national et à un niveau plus global. Les évaluations post-interventions ont été affectées par la pandémie de la COVID-19. Directement, par la mobilisation des personnes dans la lutte contre COVID-19, et indirectement par la crise sanitaire en découlant, et la résilience des populations. Ce contexte a rendu caduque toute comparaison ou constat. ANRS-GOTA constitue une étude pilote dans un site, son design, les outils et les interventions élaborées et mises en place pourraient être réutilisés pour être évalués à plus grande échelle. |