Signalisation des interférons de type I dans la dermatomyosite juvénile : de la physiopathologie à la clinique
Type I interferon signalling in juvenile dermatomyositis : from pathophysiology to clinical course
par Thomas MOREAU sous la direction de Mathieu RODERO
Thèse de doctorat en Immunologie
ED 563 Médicament, Toxicologie, Chimie, Imageries

Soutenue le jeudi 23 janvier 2025 à Université Paris Cité

Sujets
  • Autoimmunité
  • Dermatomyosite
  • Inflammation
  • Interférons
  • Maladies auto-inflammatoires

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Mots clés
Interféron, Dermatomyosite, Auto-immunité, Inflammation, Interféronopathie
Resumé
Les interféronopathies de Type I (IFNopathies) sont un ensemble de maladies associées à une perte de régulation de la signalisation des interférons de Type I (IFN-I). Ce groupe de pathologies incluent des maladies auto-inflammatoires monogéniques, où des mutations génétiques provoquent une suractivation de la signalisation des IFN-I, ainsi que des maladies auto-immunes non-mendéliennes, associées à des mécanismes immunitaires plus complexes. Elles présentent des manifestations physiopathologiques hétérogènes, mais partagent un tableau clinique sévère nécessitant des prises en charge thérapeutiques ciblées. Bien que l'IFN-I puisse être utilisé comme marqueur clinique, l'incidence de ces pathologies reste rare, rendant le diagnostic de ces maladies potentiellement compliqué. L'IFN-I joue un rôle central dans la modulation des réponses immunitaires et inflammatoires, intervenant dans divers mécanismes cellulaires. Dans ce contexte, nous avons adopté une approche translationnelle pour explorer les mécanismes de signalisation des IFN-I contribuant à la physiopathologie d'une IFNopathie non-mendélienne, la dermatomyosite juvénile (DMJ). Nous avons mené un recrutement prospectif de patients atteint de DMJ via un consortium regroupant plusieurs centres de référence européens. Nous avons ainsi pu analyser et corréler des marqueurs de la signalisation des IFN-I avec l'activité clinique de la DMJ. Cette analyse a été approfondie en fonction de différents critères cliniques, notamment l'expression d'auto-anticorps spécifiques, permettant de mieux comprendre l'hétérogénéité intrinsèque de la DMJ. Nous avons également évalué l'efficacité des inhibiteurs de JAK, un traitement novateur ciblant directement la signalisation des IFN-I. Cette stratégie thérapeutique a démontré une efficacité notable, avec 82 % des patients atteints d'une forme active de DMJ entrant en rémission après l'introduction de ce traitement. Ces résultats confirment le potentiel des modulateurs d'IFN-I dans la prise en charge de la DMJ, en particulier chez les patients réfractaires aux traitements conventionnels. Parallèlement à ces évaluations thérapeutiques, nous avons étudié un groupe de patients recrutés au moment du diagnostic. Nos travaux ont mis en évidence la dérégulation d'une voie de détection des acides nucléiques, accompagnée d'une séropositivité significativement accrue à certains virus. Ces observations soutiennent l'hypothèse d'une possible infection virale comme déclencheur de la maladie. L'ensemble de ces résultats apporte une meilleure compréhension de la physiopathologie de la DMJ, avec des conséquences directes sur la prise en charge des patients.