Mots clés |
Hémorragie sous arachnoïdienne, Anévrysme, Vasospasme, Angioplastie, Ischémie cérébrale retardée |
Resumé |
La médecine fondée sur des preuves s'est particulièrement imposée ces dernières décennies tout particulièrement dans les pays anglosaxons. Mais de nombreuses pratiques médicales courantes restent à ce jour non validées. Malgré une limitation croissante de ces pratiques, il existe dans certains domaines une grande liberté de pratique, pour le meilleur et pour le pire. L'exigence de preuve ne devrait-elle pas laisser place à l'exigence d'évaluation ? Ces considérations ont guidé ce travail de recherche sur l'angioplastie du vasospasme, thérapie non validée à ce jour mais réalisée en pratique courante dans de nombreux centres. Notre travail a consisté en premier lieu à faire une revue de la littérature sur le vasospasme, l'ischémie cérébrale retardée et l'angioplastie du vasospasme au décours des hémorragies sous arachnoïdiennes par rupture d'anévrysme. Nous avons participé également à la réalisation d'une méta-analyse sur le traitement de cette pathologie (Boulouis et al. 2016). Cette première étape a mis en évidence des contradictions dans les conclusions sur le lien entre le vasospasme et de l'ischémie cérébrale retardée pouvant être attribuées à des méthodologies biaisées ou utilisant des tests de faible sensibilité. Cette analyse a également permis d'affirmer qu'il n'existait à ce jour aucune preuve de l'efficacité du vasospasme. Nous avons cherché dans un second temps à redéterminer le lien entre l'ischémie cérébrale retardée et le vasospasme en utilisant une méthodologie plus robuste qu'employée jusqu'à présent (Brami et al. 2020 ; Simonato et al. Soumission 2021). Ce travail a permis de conforter l'association entre le vasospasme et l'ischémie cérébrale retardée. En outre, il a permis de mieux déterminer la topographie du vasospasme et de montrer de manière originale que le vasospasme épargne les vaisseaux entre 150 et 900 microns, et prédomine au niveau des segments moyens des artères cérébrales dans près de 40%. Enfin, nous avons cherché à définir quelque technique d'angioplastie était la plus efficace. Nous avons pour cela réalisé une comparaison de cohorte historique montrant une supériorité de la vasodilatation mécanique distale + IV par rapport à la vasodilatation mécanique proximale + IA en stratégie de première intention. Cette évaluation a également permis de souligner des limites importantes du processus de sélection des patients pour la vasodilatation dont bon nombre était traité trop tardivement. Nous avons également réalisé une comparaison inter centre de 2 stratégies opposées de traitement du vasospasme qui n'a pas permis de montrer de supériorité de la vasodilatation mécanique distale + IV par rapport à une attitude conservatrice sans vasodilatation. En conclusion, notre travail permet de définir les prochaines étapes de validation de l'angioplastie de vasospasme en suggérant notamment l'intérêt d'une randomisation explicative comparant la vasodilatation mécanique distale + traitement médical standard vs. traitement médical standard seul. |