Anticorps anti-HLA en transplantation d'organe : comprendre les épitopes allogéniques pour mieux les utiliser
Anti-HLA antibodies in organ transplantation : understanding allogeneic epitopes for better utilization
par Magali DEVRIESE sous la direction de Jean-Luc TAUPIN
Thèse de doctorat en Biothérapies et biotechnologies
ED 561 Hématologie, oncogenèse et biothérapies

Soutenue le mardi 10 décembre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Antigènes d'histocompatibilité HLA
  • Déterminants antigéniques
  • Transplantation (chirurgie)
Un embargo est demandé par le doctorant jusqu'au 10 décembre 2025
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Mots clés
HLA, Éplet, Épitope, Immunisation, Transplantation
Resumé
La compatibilité tissulaire humaine est surtout gouvernée par le système leucocytaire HLA (Human Leucocyte Antigen). Les anticorps (Ac) anti-HLA générés par le receveur contre les antigènes (Ag) HLA du donneur, appelés DSA (Donor Specific Antibody), sont la principale cause de rejet et de perte de greffon. Les Ag HLA sont groupés en A, B, C pour la classe I et DR, DQ, DP pour la classe II, et sont très polymorphiques. Les Ac anti-HLA sont identifiés par le test Luminex Single Antigen (SAG) regroupant un panel de billes, chacune recouverte d'un unique Ag HLA. Le signal MFI (Mean Fluorescence Intensity) émis par chaque bille reflète la concentration sérique et l'affinité de l'Ac, et est corrélé positivement avec le risque clinique. Les DSA reconnaissent des acides aminés (AA) polymorphiques à la surface des Ag HLA générant des épitopes allogéniques. Un épitope est constitué d'une région fonctionnelle ou éplet, cible de l'immunisation, et d'une région structurale entourant cet éplet. HLA Eplet Registry recense environ 550 éplets déduits d'alignement des séquences en AA exposés à la surface des protéines, mais par définition les éplets à cheval sur deux chaînes polymorphiques (notamment DQalpha/beta), qui pourraient en théorie exister, n'y figurent pas. De plus, peu d'éplets ont été validés expérimentalement par adsorption/élution sur cellules. Cette liste est donc inexacte et incomplète. Mon travail a contribué à mieux connaitre le répertoire d'éplets et d'épitopes HLA et à mieux comprendre leur immunogénicité, pour améliorer à terme la sélection des couples donneur/receveur à moindre risque de développer des DSA. Tout d'abord, nous avons adapté le typage HLA haute résolution par technologie de séquençage ADN en nanopore au typage des donneurs décédés en urgence. Ainsi, l'obtention d'une résolution antigénique du HLA du donneur permet d'en déduire l'apport en éplets au receveur suite à la greffe, prérequis à la future définition de la compatibilité en éplets. Nous avons surtout exploré les éplets DQ, qui sont les plus déclencheurs de DSA. En utilisant notre base de données de tests SAG de patients depuis 2015, nous avons identifié des sérums présentant des profils évocateurs d'éplets inconnus ou incertains et les avons adsorbés/élués sur cellules spléniques mononuclées humaines et cellules murines transfectées n'exprimant qu'un seul Ag DQ à leur surface. Nous avons utilisé 30 cellules transfectées DQ sur les 40 tentés. Grâce à ces ressources cellulaires et notre expertise, nous avons pu valider 24 éplets DQ listés dans le registre mais non encore certifiés, et identifier/valider 6 éplets jamais décrits. Parmi eux, un éplet associait des AA de la combinaison de chaînes DQA1*05/DQB1*02 et d'AA du peptide de la chaîne invariante associée à la classe II, nommé CLIP, présenté par cette molécule DQ. Un autre éplet non décrit identifié et confirmé par mutagenèse dirigée était 52R, partagé par les chaînes DQA1*03/04/05/06. Des mesures d'affinité par SPR (Surface Plasmon Resonance) de sérums pour différents Ag DQ exprimant 52R ont montré que l'affinité du sérum était la plus forte pour l'Ag apporté par le donneur, suggérant le rôle de l'épitope structural autour de l'épitope fonctionnel (éplet) sur l'affinité de l'Ac. Enfin, j'ai cherché à développer des nouvelles thérapeutiques de neutralisation des effets des DSA de façon spécifique de l'Ag. Nous avons montré le rôle inhibiteur des fragments F(ab')2 générés par l'imlifidase (Hansa Biopharma) vis-à-vis des Ac entiers cytotoxiques, par des compétitions réalisées in vitro et l'étude directe de sérums de patients traités par imlifidase. Nous avons aussi démarré le développement de sdAb (Single Domain Antibody) en partenariat avec l'Institut Curie, ciblant des molécules HLA et capables d'inhiber les effets d'Ac entiers du sérum de patients. Ce travail contribue à mieux connaître l'immunogénicité de certains éplets HLA et plus largement les caractéristiques de l'interaction Ag/Ac.