Resumé |
Contexte : Les maladies non transmissibles (MNT), dont les maladies cardiovasculaires (MCV) sont les principales, représentent un défi sanitaire mondial important pour tous les niveaux de revenus. Le problème prévisible des MCV souligne la nécessité de mettre en œuvre et d'étendre des stratégies de prévention primordiales efficaces afin d'atténuer les souffrances humaines et de réduire les dépenses de santé disproportionnées à l'avenir. Objectifs de l'étude Les objectifs de cette étude sont (1) de quantifier la santé cardiovasculaire en France en utilisant le score Life's Essential 8 (LE8), (2) d'évaluer les disparités en matière de santé cardiovasculaire parmi les minorités sexuelles (SM) par rapport à la population hétérosexuelle, (3) d'évaluer la concordance entre les mesures de la santé cardiovasculaire (CVH) autorapportées et les mesures de la santé cardiovasculaire en utilisant le score Life's Simple 7 (LS7). Les méthodes Pour réaliser les deux premiers objectifs, les données de base de la cohorte CONSTANCES ont été utilisées. L'étude a recruté des participants âgés de plus de 18 ans, tirés au sort dans 21 villes françaises, où ils l'ont fait les examens laboratoires et cliniques. Le score LE8 (0-100) comprend l'exposition à la nicotine, l'alimentation, l'activité physique, l'indice de masse corporelle, la santé du sommeil, la glycémie, la pression artérielle et les lipides sanguins. L'ancien score LS7 comprenait sept paramètres sans la santé du sommeil. Le statut SM était basé sur le comportement sexuel autodéclaré au cours de la vie et catégorisé comme lesbienne, gay, bisexuel ou hétérosexuel. Résultats de l'étude L'étude CONSTANCES a inclus 191 335 participants, représentant 45,17 millions d'individus âgés de 18 à 75 ans en France, avec un âge moyen de 46,48 ans (SD 13,41) et 54,12 % de femmes.Le score LE8 moyen global était de 66,11. Les individus ayant des scores LE8 plus élevés ou les plus élevés étaient souvent plus jeunes, des femmes, des habitants des villes, des dirigeants ou des travailleurs indépendants, des niveaux d'éducation plus élevés, moins de symptômes dépressifs, une consommation d'alcool plus faible et des niveaux de désavantage socio-économique plus faibles. Les modèles de régression linéaire multivariable à effets mixtes ont permis d'identifier le jeune âge, les femmes, un niveau d'éducation élevé, le statut de travailleur indépendant ou de gestionnaire, sans cohabitant, moins de symptômes dépressifs, une consommation d'alcool plus faible, une résidence rurale, moins de précarité socio-économique et l'absence d'antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires comme facteurs prédictifs de scores LE8 plus élevés. Des disparités dans les scores LE8 ont été observées dans les populations de minorités sexuelles. Plus précisément, les femmes lesbiennes et bisexuelles présentaient des scores LE8 plus faibles, tandis que les hommes gays et bisexuels affichaient des scores plus élevés par rapport à leurs homologues hétérosexuels. L'étude NutriNet-Santé a mis en évidence une forte concordance entre la CVH centrée sur la personne et la CVH mesurée (0,87), les deux approches étant associées à une réduction du risque d'événement cardiovasculaire au cours d'un suivi médian de 8,05 ans. Conclusions La prévention primaire des maladies cardiovasculaires, axée sur l'amélioration de la CVH avant l'apparition des facteurs de risque, est une stratégie de prévention préemptive essentielle contre les maladies cardiovasculaires qui a démontré son efficacité. Ces résultats soulignent l'importance de stratégies de prévention globales et inclusives pour atténuer le bilan mondial des maladies cardiovasculaires. |