Heterogeneity in the evolution of pain and its treatment in inflammatory rheumatic diseases : role of sociodemographic and disease-specific factors
Hétérogénéité de l'évolution de la douleur et de son traitement au cours de rhumatismes inflammatoires chroniques : rôle des facteurs sociodémographiques et des facteurs liés à la maladie
par Sushmithadev KUMARADEV sous la direction de Christian ROUX
Thèse de doctorat en Épidémiologie clinique
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le mercredi 13 décembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Gestion de la douleur
  • Opioïdes
  • Polyarthrite rhumatoïde
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Mots clés
Douleur non inflammatoire, Sensibilisation centrale, Hétérogénéité de la douleur, Trajectoires des opioïdes, Évolution de la douleur, Caractéristiques sociodémographiques, Activité de la maladie, Mesures subjectives, Polyarthrite rhumatoïde, Spondyloarthrite
Resumé
La douleur dans les rhumatismes inflammatoires chroniques (RICs) a une origine multifactorielle généralement classée en mécanismes inflammatoires (liés à la pathologie des RICs) et non-inflammatoires (due à des aberrations des voies de transmission de la douleur). Les caractéristiques sociodémographiques, facteurs liées à la maladie, au mode de vie et à la santé sont associées à la douleur et son traitement par des opioïdes à la fois dans les RICs précoces et dans les RICs de longue durée. Il reste à déterminer si cette association est constante ou varie lors de la transition d'une maladie précoce à une maladie de longue durée, en raison des variations importantes dans les caractéristiques de la maladie et les comportements d'adaptation à la douleur pendant cette période. Cette thèse vise donc à étudier l'évolution de l'association entre les différents facteurs de risque et la douleur et le traitement par opioïdes tout au long d'une RIC. Les objectifs de cette étude sont donc les suivants, 1) évaluer l'évolution de la douleur dans les RICs en fonction des caractéristiques sociodémographiques après ajustement pour l'inflammation évalué objectivement 2) identifier l'hétérogénéité dans l'évolution des prescriptions d'opioïdes et 3) évaluer l'évolution de l'activité de la maladie et de ses composantes subjectives (après ajustement pour l'inflammation objective) en fonction des trajectoires de prescription d'opioïdes. La population analysée provenait de deux cohortes longitudinales françaises, ESPOIR et DESIR qui avaient recruté des participants atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et de spondylarthrite (SpA) à un stade précoce. La douleur a été évaluée à l'aide de la sous-échelle douleurs physique du Short Form-36 (SF-36 bodily pain). La durée de la prescription d'opioïdes rapportée par les participants a été utilisée pour calculer la variable binaire prescription d'opioïdes pour chaque mois au cours du suivi. Dans la cohorte PR, l'activité de la maladie a été mesurée par l'indice d'activité DAS 28 (Disease activity score 28), comprenant comme composantes subjectives le nombre d'articulations douloureuses et l'évaluation par le patient de l'activité globale de la maladie sur la santé à l'aide d'une échelle visuelle analogique (PGA-VAS). Pour la spondylarthrite, l'activité de la maladie a été mesurée par le score ASDAS-CRP (Axial Spondyloarthritis Disease Activity Score-C-reactive protein), comprenant comme composantes subjectives la douleur lombaire, la douleur articulaire, la durée de la raideur matinale et le PGA-VAS. Les modèles mixtes ont été utilisés pour tracer l'évolution de la douleur en fonction des caractéristiques sociodémographiques. Les différences de douleur entre sous-groupes démographiques sont apparues surtout au cours de l'évolution de la maladie. Les hommes, les jeunes et les Caucasiens ont présenté des niveaux de douleur inférieurs à ceux de leurs contreparties au cours de l'évolution de la maladie et non à l'inclusion. Quant aux différences de douleur dues à des disparités socio-économiques, elles sont apparues dès l'inclusion, voire avant. Ceux qui avaient un faible niveau d'éducation souffraient d'une douleur plus forte et qui persistait tout au long de l'évolution de la maladie. Parmi cette population, les trajectoires des prescriptions d'opioïdes (dérivés en utilisant `group-based trajectory modelling') étaient hétérogènes : une très grande proportion de prescriptions d'opioïdes non/faibles (54-60%), décroissantes (15-16%), croissantes (11-12%) et persistantes (13-19%) ont été observées. Une activité de la maladie plus importante et un niveau plus élevé de la plupart de ses composantes subjectives ont été observés chez les personnes auxquelles des opioïdes avaient été prescrits. Pour conclure, des mécanismes non inflammatoires semblent avoir un rôle important dans l'hétérogénéité de la douleur et des prescriptions d'opioïdes chez les personnes ayant des RICs.