Conscience de soi corporelle et obésité : étude de l'expérience intéroceptive chez des adolescentes hospitalisées présentant une obésité
Body self-awareness and obesity : a study of the interoceptive experience in hospitalized adolescent girls with obesity
par Claire LINÉ sous la direction de Bernard ANDRIEU et de Jonathan LACHAL
Thèse de doctorat en Sciences du mouvement humain
ED 566 Sciences du Sport, de la Motricité et du Mouvement Humain

Soutenue le jeudi 17 novembre 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Adolescents obèses
  • Chez l'adolescent
  • Conscience de soi
  • Image du corps
  • Intéroception
  • Obésité -- Aspect psychologique

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Mots clés
Intéroception, Obésité, Conscience de soi corporelle, Image de soi, Adolescence
Resumé
Contexte : Les personnes présentant une obésité ont une image corporelle perturbée qui affecte particulièrement les adolescentes. Nous savons aujourd'hui, qu'il existe des liens d'influence entre l'image de soi et les perceptions sensorielles. Des études antérieures suggèrent que les patients ayant une obésité présentent un déficit intéroceptif (perception des signaux internes). L'intéroception a un rôle central dans la façon dont nous représentons et expérimentons notre corps. Ce déficit se traduit par des scores bas de l'évaluation autodéclarée de la conscience intéroceptive (MAIA), mais l'expérience intéroceptive vécue par le sujet est peut étudiée.Méthode : Il s'agit d'une étude qualitative menée auprès de treize adolescentes recrutée dans un centre hospitalier. Nous proposons ici de croiser les scores des huit sous-échelles de l'instrument d'évaluation multidimensionnelle intéroceptive MAIA, avec les propos rapportés des participantes après une pose de pouvoir afin d'accéder au vécu en première personne. L'anxiété (STAIC) et la douleur (EVA) ont été mesurées avant la pose.Résultats : La moyenne globale des participantes au MAIA est basse, mais il apparait des écarts parfois importants entre les scores obtenus aux huit sous-échelle et le potentiel intéroceptif des participantes. Les résultats apportent des éléments de compréhension sur la surestimation ou la sous-estimation de certains critères du MAIA et les facteurs ayant influencé le vécu intéroceptif, dessinant certains profils intéroceptifs. Conclusion : Dans la clinique, nous suggérons d'associer l'outil MAIA à un entretien comme proposées dans l'étude car le MAIA ne révèle pas toujours la réalité perçue du soi corporel des adolescentes interviewées. Cette approche révèle une dimension intéroceptive plus large et permet d'accompagner les patients dans une expérience plus sécure de leur corps. Nous qualifions l'accompagnement dans ce champ capacitaire de zone proximale intéroceptive. Les recherches futures devraient enrichir cette perspective qualitative de l'intéroception et ouvrir des dimensions plus incarnées du soin.