Retentissement cardiaque ventriculaire gauche et inflammatoire systémique per effort et à long terme de la pratique de l'ultra-trail à intensité modérée chez des hommes amateurs sains
Left ventricular cardiac and systemic inflammatory consequences per effort and in the long term of ultra-trail running at moderate intensity in healthy male amateurs
par Romain JOUFFROY sous la direction de Jean-François TOUSSAINT et de Juliana ANTERO-JACQUEMIN
Thèse de doctorat en Sciences du sport
ED 566 Sciences du Sport, de la Motricité et du Mouvement Humain

Soutenue le jeudi 01 décembre 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Effort physique
  • Fonction ventriculaire gauche
  • Sports d'endurance
  • Syndrome de réponse inflammatoire généralisée

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Mots clés
Ultra-trail, Court-terme, Long-terme, Inflammation, Coeur, Retentissement
Resumé
En population générale, toute augmentation de l'activité physique (AP) engendre des bénéfices sanitaires désormais clairement établis. Cependant ces effets bénéfiques sont à mettre en balance avec des risques propres à la pratique. De plus, l'impact négatif de la pandémie de Covid-19 et des confinements successifs sur le nombre de pratiquants et l'intensité de leur pratique a largement limité les effets attendus des campagnes préventives en faveur de l'AP. Le bénéfice sanitaire de la pratique d'une AP régulière et modérée n'est donc plus discuté ; en revanche celui d'une AP prolongée et intense, comme la participation à une ou des épreuves d'« ultra-endurance », avec une durée d'exercice supérieure à 6 heures, est peu étudié et sujet à débat. De plus, depuis les années 2000, le nombre d'épreuves d'ultra-endurance et de participants sont exponentiellement croissants, notamment dans les disciplines de course à pied pratiquées en pleine nature, dénommées « ultra-trails », légitimant la question des effets sanitaires potentiels, immédiats et à long terme, de la participation à de telles épreuves, notamment chez les amateurs, soit la quasi-totalité des participants de cette discipline nouvelle et non professionnalisée. Ainsi, l'hypothèse de départ de cette thèse est la suivante : l'ultra-trail à intensité modérée chez des amateurs sains n'est pas associée, ni à court ni à long terme, à des conséquences somatiques ou extra-somatiques délétères sur la santé. Nous rapportons ici les modifications cardiaques et inflammatoires per-effort associées à une participation isolée à une épreuve d'ultra-trail de 80 km ainsi que le retentissement cardiaque après 10 ans de pratique d'ultra-trail, chez des hommes amateurs sains. La participation isolée à une épreuve d'ultra-endurance a des effets statistiquement significatifs, et de relevance clinique faible, sur la fonction cardiaque et l'inflammation systémique durant la course. L'originalité de nos travaux, réalisés à terme court (durant ou juste après l'épreuve), repose sur l'évaluation de la cinétique de survenue per effort des conséquences observées lors d'une épreuve d'ultra-endurance. Lors de la participation à une épreuve d'ultra-trail isolée, nous observons la survenue précoce et progressivement croissante de modifications écho-cardiographiques des fonctions ventriculaires gauches et des variations de paramètres de l'inflammation systémique en rapport avec l'intensité initiale de l'effort puis une stabilisation des effets observés lorsque l'intensité de l'effort diminue. Après 10 ans de participation régulière à des épreuves d'ultra-trail, nous n'observons pas non plus de conséquences cliniques ni d'altération des critères écho-cardiographiques de la fonction cardiaque ventriculaire gauche chez des hommes amateurs sains.Il n'est cependant pas possible d'affirmer que la participation au long cours à des épreuves d'ultra-trail ait un effet cardiaque bénéfique. En effet, les hommes amateurs initialement inclus, dans la cohorte de suivi à 10 ans, avaient tous une fonction cardiaque gauche globale normale ; nous n'avons pas observé de valeurs supra normales au terme des 10 ans de pratique. En conclusion, chez des hommes amateurs sains, la participation isolée à une épreuve d'ultra-trail à intensité modérée est associée à des modifications cardiaques et inflammatoires systémiques rapidement résolutives, de durée limitée à la durée de l'épreuve et de relevance clinique faible. Par ailleurs, après 10 ans de pratique régulière de ce type d'épreuves, nous n'observons pas de conséquences délétères cliniques ni écho-cardiographiques sur les paramètres de la fonction cardiaque ventriculaire gauche. Les résultats des travaux à venir devraient permettre d'évaluer l'éventuel bénéfice sur la qualité de vie physique et psychologique de la pratique à long terme de l'ultra-trail.