Grossesse gémellaire, Morbidité maternelle sévère, Hémorragie du postpartum, Don d'ovocyte, Césarienne, Facteur de risque

Les grossesses gémellaires représentent 1,5% des grossesses en France. Les risques néonataux des grossesses gémellaires ont été bien caractérisés, à l'inverse des complications maternelles. L'objectif général de cette thèse était d'évaluer la morbidité maternelle sévère à court terme et ses déterminants chez les femmes ayant une grossesse gémellaire au sein de la cohorte française en population, JUMODA. Une femme sur 17 ayant une grossesse gémellaire a présenté un évènement de morbidité maternelle sévère (6,1%, IC 95% 5,6-6,6). Ce risque était supérieur à 25% dans certains sous-groupes de femmes. Deux facteurs de risque potentiels ont été étudiés : le mode de conception et la voie d'accouchement. Comparativement à une grossesse gémellaire spontanée, le risque de morbidité maternelle sévère était plus élevé en cas de fécondation in vitro avec ovocyte autologue (ORa 1,5, IC 95% 1,1-1,9) et après don d'ovocyte (ORa 2,7, IC 95% 1,8-4,1). Le risque de morbidité maternelle sévère ne différait pas selon la voie d'accouchement programmée sauf pour les femmes de plus de 35 ans chez qui il était plus élevé en cas de césarienne programmée qu'en cas de tentative de voie basse (RRa 1,44, IC 95% 1,02-2,06). Comparativement à l'accouchement par voie basse pour les deux jumeaux, le risque de morbidité maternelle sévère était significativement plus élevé en cas de césarienne pour les deux jumeaux (RRa 1,56, IC 95% 1,16-2,10) ou pour le deuxième jumeau (RRa 2,22, IC 95% 1,27-3,88). La grossesse gémellaire est donc une situation à risque élevé de complications maternelles sévères. Nos résultats permettront de personnaliser l'information délivrée aux femmes avec une grossesse gémellaire sur leurs risques de complications selon leurs caractéristiques propres, et d'éclairer, en amont de la grossesse, le choix du mode de conception, puis celui de la voie d'accouchement.