Promotion de la santé, Évaluation d'impact, Méthodes quantitatives, Recherche interventionnelle, Empowerment

Les programmes élaborés dans le champ de la promotion de la santé requièrent des méthodes d'évaluation permettant de prendre en compte le contexte, les besoins et la participation des acteurs, y compris les communautés premières concernées par ces programmes. Ainsi, la pertinence des méthodes quantitatives telles que mobilisées actuellement est souvent remise en question par le fait qu'elles sont plus souvent utilisées pour constater les impacts des programmes de santé et non les comprendre. Selon leur utilisation, ces méthodes peuvent pourtant être mises à profit pour prendre en compte des éléments du contexte de mise en oeuvre de ces programmes. Cette thèse porte sur l'usage des méthodes quantitatives dans l'évaluation d'impact des interventions en promotion de la santé en prenant pour étude de cas l'intervention MAKASI, une intervention proposant d'améliorer l'empowerment en santé sexuelle chez des immigrés originaires d'Afrique subsaharienne vivant en France. Cette étude propose dans un premier temps un recensement critique des méthodes utilisées pour évaluer l'impact des interventions dans ce type de contexte. Dans un second temps, elle décrit les méthodes (indicateurs et méthodes d'estimation) et les choix qui ont été faits dans l'usage de ces méthodes dans le cas de l'intervention MAKASI. Elle remet ensuite en perspective le rôle de l'évaluateur vis-à-vis de ces choix et du contexte de l'intervention. Ce travail montre les enjeux propres à l'usage des indicateurs et les enjeux propres à l'usage des méthodes d'estimation pour prendre en compte des éléments de contexte de l'intervention, notamment les inégalités sociales et structurelles de santé. Enfin, cette thèse montre l'importance de la participation et l'engagement de l'évaluateur dans les dispositifs prévus dans les programmes de santé pour orienter les choix d'évaluation. Cet engagement est une voie supplémentaire se distinguant des débats en faveur et en défaveur de l'usage des méthodes quantitatives telles que mobilisées actuellement dans l'évaluation des interventions en promotion de la santé, pour montrer dans quelles conditions cet usage est pertinent.