Hémorragie sévère du post-partum dans des situations à haut risque
Post-partum hemorrhage in high-risk situations
par Anne PINTON sous la direction de Gilles KAYEM et de Catherine DENEUX-THARAUX
Thèse de doctorat en Épidémiologie
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le mercredi 04 juin 2025 à Université Paris Cité

Sujets
  • Diagnostic prénatal
  • Hémorragie de la délivrance
  • Placenta praevia
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Mots clés
Hémorragie du post-partum, Anomalie de localisation placentaire, Placenta previa, Placenta bas inséré, Placenta a antécédent de césarienne(s), Spectre des anomalies de l'invasion placentaire
Resumé
Les anomalies d'insertion placentaire, de localisation ou dans le cadre du Spectre des Anomalies de l'Invasion Placentaire (SAIP), sont une cause majeure d'hémorragie sévère du post-partum (HPP) et de morbi-mortalité maternelle. Nous nous sommes intéressés à deux situations obstétricales à risque lors de l'accouchement avec des questions non résolues : d'une part à la fréquence et aux facteurs de risque associés à la présence d'une anomalie de localisation placentaire (placenta bas-inséré ou previa) avec antécédent(s) de césarienne sans suspicion anténatale de SAIP et, d'autre part, aux différences de morbidité maternelle selon les pays en cas de SAIP de grade 3. Le premier travail a été réalisé à partir de l'étude française en population PACCRETA (N=520 114). L'objectif était de caractériser le risque d'hémorragie sévère et les facteurs de risque d'hémorragie sévère du post-partum chez les femmes avec un placenta bas inséré antérieur ou recouvrant et antécédent(s) de césarienne sans suspicion de SAIP (n=230). Nous avons montré que, au sein de ce groupe de femmes, la proportion avec une HPP sévère était de 24,8 % (IC 95 %, [19,2-30,4]) et un SAIP était diagnostiqué à la naissance chez 9,9% (IC à 95 %, [5,8-13,4] ; n=22). En analyse multivariée, les facteurs associés à un risque plus élevé d'HPP sévère était le diagnostic de SAIP et le placenta previa en comparaison au placenta bas inséré. En conclusion, l'HPP sévère est fréquente chez ces femmes et le risque d'HPP sévère pour celles ayant un placenta previa est presque deux fois plus élevé que pour celles ayant un placenta bas inséré. Le deuxième travail a été réalisé à partir de trois cohortes en population : au Royaume-Uni (N=798 634, mai 2010-avril 2011), en France (N=520 114, novembre 2013-octobre 2015) et en Italie (N=458 995, septembre 2014-août 2016). L'objectif était d'évaluer la morbidité maternelle et la prise en charge des femmes avec un SAIP de grade 3 (n=39 au Royaume-Uni, n=51 en France et n=34 en Italie). Le SAIP était suspecté avant la naissance chez 59 % des femmes au Royaume-Uni, 88 % en France et 82 % en Italie (p < 0,01). Un traitement conservateur du SAIP de grade 3 était réalisé seulement au Royaume-Uni (38 % des femmes) et en France (61 % des femmes). Une HPP supérieure ou égale à 3000 ml est survenue chez 54 % des femmes au Royaume-Uni, 25 % en France et 12 % en Italie (p < 0.01). En conclusion, la morbidité maternelle chez les femmes atteintes de SAIP de grade 3 varie entre les trois périodes et les différents pays, en parallèle de l'évolution du dépistage prénatal et de la prise en charge péri-opératoire. La description de la morbidité associée à ces deux situations incite à repenser les recommandations sur la prise en charge de ces femmes et de mieux définir les moyens techniques et humains nécessaires. Pour les femmes avec un SAIP de grade 3 une prise en charge optimisée, anticipée et multidisciplinaire pourrait réduire la morbidité associée à cette pathologie.