Mortalité maternelle et morbidité maternelle sévère chez les femmes migrantes dans le contexte des pays à haut revenu
Maternal mortality and severe maternal morbidity among migrant women in high-income countries
par Maxime ESLIER sous la direction de Elie AZRIA et de Catherine DENEUX-THARAUX
Thèse de doctorat en Épidémiologie sociale
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le jeudi 30 novembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Immigrés
  • Inégalités sociales de santé
  • Langues en contact
  • Mortalité maternelle

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Mots clés
Migrants, Inégalités de santé, Mortalité maternelle, Morbidité maternelle sévère, Suivi prénatal inadéquat, Situation administrative, Situation irrégulière, Barrière linguistique
Resumé
Dans les pays à haut revenu, les migrants représentent 15% de la population et plus d'un quart sont des femmes en âge de procréer. En France, une naissance sur 4 survient chez une mère migrante. Bien qu'un surrisque de complications maternelles sévères chez ces femmes migrantes ait été rapporté, la littérature internationale l'évaluant est hétérogène, et les mécanismes de cette association sont incomplètement compris. Un premier volet de cette thèse, mobilisant une revue systématique de la littérature dans les pays à haut revenu, a montré que le risque de morbi-mortalité maternelle chez les migrantes par rapport aux natives varie selon le pays d'accueil et la région de naissance. Les volets suivants de la thèse ont permis d'explorer deux mécanismes possibles de ce surrisque de morbi-mortalité maternelle chez les femmes migrantes, au travers d'analyses des données de la cohorte française PreCARE, la situation administrative et la barrière linguistique. La première analyse a constaté que, par rapport aux femmes migrantes sans barrière linguistique, celles avec barrière linguistique partielle ou totale ont un risque accru de suivi prénatal inadéquat. La seconde analyse a retrouvé un risque augmenté de morbidité maternelle sévère chez les migrantes en situation irrégulière par rapport aux natives. Ces résultats soulignent l'importance de ne pas considérer les migrantes comme un groupe homogène mais de prendre en compte certaines de leurs caractéristiques individuelles pour bien caractériser leurs risques et leurs besoins. Ils ont permis d'identifier des facteurs de risques potentiellement modifiables, à considérer en termes de politiques de santé.