Mots clés |
Pneumocoque, Virus respiratoire syncytial, Grippe, Mesures non-pharmaceutiques, Séries chronologiques interrompues |
Resumé |
Introduction : les infections virales, notamment la grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS), sont suspectées d'interagir avec le pneumocoque. Des mesures non-pharmaceutiques (MNP) en mars 2020, ont impacté les infections virales et bactériennes. Nous avons analysé l'épidémiologie de pathologies où le pneumocoque est impliqué et des virus respiratoires pour préciser ces interactions. Méthodes : nous avons analysé, avec une analyse de séries chronologiques interrompues, plusieurs sources de données nationales : concernant les pneumonies pédiatriques hospitalisées, les hospitalisations, les consultations aux urgences, les prélèvements virologiques hospitaliers et le portage nasopharyngé du pneumocoque. Nous avons comparé la proportion de pneumonies évocatrices d'infection bactérienne (pleurésie) et virale (marqueurs inflammatoires bas) avant et après les MNP. Résultats : après les MNP, l'incidence des pneumonies a diminué (-63%, p<0.001) et les cas étaient plus fréquemment associés à un syndrome inflammatoire bas (43.5% versus 33.1%, p=0.02) et moins à une pleurésie (5.3% versus 10.9%, p=0.06). Les infections invasives à pneumocoque (IIP) pédiatriques ont diminué de 63% (p<0.001) : 53% de cette baisse était attribuable à celle du VRS (p<0.001) et 40% à la grippe (p<0.001) alors que le portage était stable. La variation d'IIP par classe d'âge durant la période avec MNP (avril 2020-avril 2021) et sans (mai 2021-mai 2022) était corrélée au niveau d'infection à grippe (r=0.71, p=0.01) et VRS (r=0.63, p=0.03) dans la même classe d'âge. Conclusion : l'analyse épidémiologique depuis la COVID-19 renforce le lien entre le pneumocoque et le VRS et la grippe. Des interventions ciblées pourraient prévenir les infections pneumococciques. |