Les dynamiques d'empuissancement du médiaféminisme numérique français : critique immanente, utopies concrètes et avenirs possibles
The empowerment dynamics of French digital mediafeminism : immanent critique, concrete utopias and possible futures
par Marine GAUSS sous la direction de Jan SPURK
Thèse de doctorat en Sociologie et genre
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le vendredi 22 septembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Autonomisation
  • Féminisme
  • France
  • Médias numériques
  • Presse féministe
  • Prise de conscience
  • Sujet (psychologie)
  • 2000-....
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Médiaféminisme, Féminisme, Féminisme phénoménologique, Empowerment, Empuissancement, Utopies concrètes, Conscientisation, Subjectivation, Acteurisation, Transvaluation, Représentations genrées
Resumé
Le médiaféminisme est une mobilisation critique informationnelle qui émerge en France autour des années 2010 avec la création de nouveaux formats médiatiques numériques engagés. Podcasts, newsletters, plateformes vidéos, chroniques, verticales et webzines publicisent ainsi une vision féministe du monde sous un angle inclusif et intersectionnel dans le but d'influer sur la culture patriarcale dominante. Distanciés des médias mainstream autant que des associations militantes mais animés par la volonté de diffuser massivement des outils de pensée émancipateurs, ils interrogent l'articulation entre féminin et féminisme, individuel et collectif, médias alternatifs et industrie culturelle. Cette thèse propose de comprendre comment ils réinvestissent le rôle critique de l'espace public habermassien à partir de l'étude de onze médias, de leurs contenus rédactionnels, d'entretiens réalisés avec des médiaféministes ainsi que de leurs ouvrages littéraires. Ces données empiriques seront analysées en fonction d'un large cadre théorique puis orientées vers une perspective de théorie critique. L'observation de logiques d'empuissancement (empowerment) constituera l'armature de l'argumentation en distinguant trois dynamiques circulaires au sein de ce processus : la conscientisation, la subjectivation et l'acteurisation. Ainsi, la conscientisation de l'emprise désubjectivante de l'industrie culturelle à travers des dispositifs d'aliénation corporelle apparaitra sous les traits de « vies abîmées » (Adorno, 1951) par un système genré hétéronormatif et phallocratique. Issu de cette critique immanente, un féminisme phénoménologique illustrera les principes d'une subjectivation faisant émerger des sujets en quête de sens, de puissance d'agir et de liberté. L'acteurisation des médiaféministes sera alors envisagée sous les deux aspects frommiens de la liberté, positif et négatif (Fromm, 1966), oscillant entre stratégies masochistes et dépassement de la négativité par le biais d'utopies concrètes (Bloch, 1959) et de mécanismes de transvaluation (Nietzsche, 1901) menant potentiellement à d'autres avenirs possibles.