Resumé |
Les relations entre auto-immunité et immunisation antivirale sont complexes et ne sont encore que partiellement décrites. L'émergence de la pandémie de COVID-19 début 2020 puis la grande campagne vaccinale anti-SARS-CoV-2 de 2021 ont fourni une occasion unique d'étudier comment s'articulent auto-immunité et immunité antivirale. À partir d'une approche translationnelle combinant épidémiologie et immunologie, et en utilisant le SARS-CoV-2 comme modèle viral et le lupus érythémateux systémique (SLE) comme modèle de maladie auto-immune, nous avons cherché à déterminer les relations multiples et intriquées qui unissent ces deux grandes familles de maladie. D'abord nous avons cherché à déterminer à quel point les patients atteints de SLE étaient vulnérables face aux infections virales telles que le COVID-19. Nous avons montré que les patients lupiques étaient fréquemment hospitalisés et avaient un pronostic moins bon que la population générale en cas de défaillance d'organe associé au COVID. L'étude prospective COVALUS qui a inclus des patients lupiques au cours de la campagne vaccinale anti-SARS-CoV-2 a révélé que la protection conférée par le vaccin était nettement diminuée chez les patients lupiques mais que la vaccination était bien tolérée dans cette population d'un point de vue clinique et immunologique. Nous sommes actuellement en train d'utiliser les données nationales des registres suédois pour confirmer ces résultats à l'échelle populationnelle (travaux en cours). L'observation du cas clinique d'une patiente lupique voyant sa maladie s'aggraver après un épisode de COVID-19 nous a fait nous intéresser à l'impact d'une infection COVID-19 sur l'activité du lupus à partir des données issues de l'Entrepôt de Données de Santé de l'AP-HP (travail en cours de soumission). Enfin, nous avons cherché à élargir notre sujet de recherche pour étudier le risque d'apparition de maladies auto-immunes après un épisode de sepsis à l'échelle nationale (travail en cours de révision). |