Mots clés |
Syndrome d'apnées obstructives du sommeil, Fabrication additive, Pression positive continue, Banc d'essai, Capteurs, Dispositifs médicaux, Etude semi quantitative, Masque de ventilation |
Resumé |
Le Syndrome d'Apnées Obstructives du Sommeil est une pathologie fréquente, affectant jusqu'à 1 milliard de personnes dans le monde. C'est un facteur de morbidité cardiovasculaire et de mortalité accrue. La ventilation par Pressions Positives Continues (PPC) en est le traitement de référence. Il consiste en l'application d'une attelle pneumatique, délivrant une pression supérieure à la pression ambiante afin d'éviter le collapsus des voies aériennes supérieures. Cette pression thérapeutique est délivrée par un masque de ventilation qui a pour rôle d'assurer l'étanchéité entre les voies aériennes supérieures et le ventilateur. Il est reconnu que l'efficacité thérapeutique de la ventilation par PPC dépend de l'observance du patient. Dans l'acceptation du traitement par le patient, l'adaptation du masque à sa morphologie est un paramètre essentiel. En pratique clinique, le choix du masque est fait selon le ressenti subjectif du patient, du prestataire de santé et/ou du prescripteur. L'objectif de cette thèse est de développer des méthodes aidant au choix du masque selon des critères plus objectifs et quantifiés. Pour cela, un banc d'essai a été construit à partir de la conception de deux éléments : des têtes artificielles et des matrices de capteurs de pression souples. Ces deux éléments ont été conçus sur mesure via des techniques de fabrications additives. Six têtes artificielles représentant six clusters morphologiques ont été modélisées (trois femmes et trois hommes) à partir de données anthropométriques. Ces têtes ont été ensuite conçues avec plusieurs matériaux représentant la texture des visages humains. Les matrices de capteurs ont permis d'estimer la localisation et l'intensité de la pression appliquée par le masque sur les têtes artificielles. Les cartographies en pression obtenues nous permettent de caractériser les masques entre eux selon les morphologies représentées et le type de masque. Ainsi pour quatre masques testés, la pression maximum mesurée sur l'arête nasale était comprise entre 2,5±0,1 kPa et 14±0,3 kPa et était localisée à 1 cm d'écart selon les masques. En complément, une étude a été mise en place pour quantifier l'expérience des professionnels de santé (PS) qui installent les masques aux domiciles des patients grâce à un questionnaire spécifiquement développé pour ce projet. Ce questionnaire se présentait sous la forme d'un diagramme de zones à pointer (un schéma de visage) sur lequel les professionnels de santé indiquaient, selon leur expérience, les zones où les masques étaient plus susceptibles d'exercer une surpression cutanée ou bien de fuir. Le questionnaire a été soumis à 70 PS pour six masques différents. Selon les zones du visage concernées, les proportions de PS indiquant un point de surpression ou de fuite pouvaient être équivalentes ou significativement différentes entre les masques. Par exemple, sur l'arête nasale, la proportion de PS indiquant un point de surpression était équivalente dans le cas des deux masques faciaux évalués (74% vs 76%, p=0.92). Par ailleurs, sur le canthus interne la proportion de PS indiquant un point de fuite était différente entre les deux masques nasaux évalués (61% vs 33%, p<0.05). Ces deux études sont complémentaires entre elles et aux méthodes courantes de choix du masque. D'une part, le banc d'essai permet de caractériser les masques dans des conditions standardisées et reproductibles, et d'autre part, les questionnaires rendent compte de la situation clinique au domicile des patients. La caractérisation des zones de surpression et de fuite grâce à ces nouvelles méthodes d'évaluation permet d'identifier des paramètres différenciants selon les masques. Par conséquent, la combinaison de ces résultats pourrait être un outil d'aide au choix du masque pour une prise en charge personnalisée des patients SAOS traités par ventilation PPC, dans l'objectif d'optimiser leur adhésion au traitement. |