Mots clés |
Infection respiratoire aiguë sévère, Virus respiratoire syncytial, Grippe saisonnière, Covid-19, Mortalité intra-Hospitalière |
Resumé |
Les virus respiratoires sont des agents étiologiques fréquents des infections respiratoires aiguës documentées chez l'adulte. Il existe un nombre important d'objectifs de recherche en milieu hospitalier afin de mieux comprendre leur sévérité dans différentes populations et disposer de données épidémiologiques actualisées. Si la grippe a été largement étudiée chez l'adulte hospitalisé, la morbi-mortalité due à d'autres virus et en particulier au virus respiratoire syncytial (VRS) était sous-estimée jusqu'à récemment. En dehors des épidémies saisonnières d'origine virale, l'émergence du SARS-CoV-2 a considérablement modifié notre perception de l'impact des virus respiratoires et posait d'importantes questions en matière de priorité de recherche et d'organisation des soins. En l'absence de thérapeutique et de vaccin au stade précoce de la pandémie, une meilleure compréhension du sur-risque associé aux populations vulnérables était nécessaire afin de proposer des interventions adaptées. Ensuite, un des défis pour les structures de soins hospitalières comme ambulatoires était de proposer une prise en charge adaptée aux patients atteints de formes pauci-/asymptomatiques selon leur évolution clinique et leur risque de développer une forme grave. Pour cela, trois axes d'étude ont été développés. La première partie des travaux de thèse avait pour objectif de comparer le devenir des adultes hospitalisés pour une infection respiratoire aiguë sévère à partir des données d'un réseau de surveillance hospitalier pour la grippe et les autres virus respiratoires. Les résultats de l'étude suggèrent que l'infection à VRS peut entraîner des complications intra-hospitalières plus importantes que la grippe, en particulier une augmentation de la survenue de complications respiratoires, d'admission en unité de soins intensifs et de recours aux supports ventilatoires invasifs. Deuxièmement, dans le contexte de l'épidémie à SARS-CoV-2, le second travail avait pour objectif d'évaluer la sévérité et l'évolution intra-hospitalière des patients avec une pathologie psychiatrique hospitalisés pour COVID-19. Cette étude a été réalisée à partir de la base de données nationale hospitalière du PMSI. Dans cette cohorte rétrospective, nous avons cherché à déterminer si les caractéristiques socio-démographiques et médicales, la durée de séjour, l'admission en réanimation et la mortalité intra-hospitalière différaient entre les patients avec et sans un diagnostic de maladie mentale grave. Nous rapportons une association positive entre la présence de troubles mentaux préexistants et la mortalité intra-hospitalière à 30 jours, indépendamment de la présence de facteurs de risque individuels, potentiels ou établis, de développer une forme grave de COVID-19. Des disparités dans l'admission et la durée de séjour en soins critiques ont également été rapportées. Ces résultats indiquent l'importance d'une prise en charge adéquate et d'interventions ciblées, y compris la priorité à la vaccination, chez les patients les plus à risque souffrant de troubles mentaux sévères. La troisième partie des travaux avait pour objectif de contribuer à l'évaluation à 18 mois des patients inclus dans le dispositif Covidom (plateforme de télésuivi des patients à domicile atteints de COVID-19). L'évaluation comprenait une analyse descriptive de l'utilisation de la plateforme ainsi qu'une analyse des coûts d'hospitalisation des patients pris en charge dans les établissements de l'AP-HP. La plateforme de télésurveillance a contribué à absorber la demande de soins principalement pendant les premiers mois de la pandémie. Les résultats rapportent que le dispositif était sûr pour la surveillance à domicile et la détection des aggravations. De plus, les coûts d'hospitalisation pour aggravation paraissaient inférieurs à ceux des patients non pris en charge par le dispositif, bien que cette différence ne soit pas suffisante pour que l'outil soit neutre en termes de coûts. |