Se former aux relations avec les élèves : une comparaison France/Québec de l'apprentissage du métier d'enseignant
Learn relationships with students : a comparison of the education and training of French and Quebecois teachers
par Morgane LE GOUELLEC sous la direction de Anne BARRÈRE et de Claude LESSARD
Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation et de la formation
ED 623 Savoir, Sciences, Education


Sujets
  • Éducation comparée
  • Enseignants -- Formation
  • France
  • Insertion professionnelle
  • Québec (Canada ; province)
  • Relations maître-élève

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Mots clés
Formation à l'enseignement, Insertion professionnelle, Savoirs enseignants, Éducation comparée, Travail enseignant, Relations entre enseignants et élèves, Métiers de la relation
Resumé
Depuis les années 1990, la formation des enseignants français et québécois a évolué au rythme des réformes et du mouvement de professionnalisation de l'enseignement (Malet, 2010). La France et le Québec n'ont pas opté pour les mêmes configurations de leurs programmes de formation. La formation à l'enseignement est plus longue au Québec qu'en France et correspond à un diplôme de premier cycle universitaire. Cependant, dans un pays comme dans l'autre, l'insertion professionnelle vient faire naître chez les nouveaux enseignants un sentiment de manque de préparation au métier (Broccolichi, Joigneaux et Mierzejewski, 2018 ; Borges, Tardif et Tremblay-Gagnon, 2021). Cette thèse s'intéresse à cette période particulière de la carrière enseignante qu'est l'insertion professionnelle et, plus particulièrement, aux apprentissages propres aux relations avec les élèves qui s'effectuent à cette période. La maîtrise de ces relations est aujourd'hui une condition indispensable pour pouvoir « faire la classe » (Barrère, 2002). À partir d'une analyse sous le prisme de la sociologie du travail enseignant, de la sociologie de l'expérience mais aussi de concepts plus proches des sciences de l'éducation tels que les « savoirs pour enseigner », le « développement professionnel » ou encore « l'apprentissage par l'expérience », cette recherche permet d'articuler des objets qui jusque-là ont plutôt été analysés séparément : la formation initiale, l'entrée dans le métier, la formation continue et les difficultés du travail enseignant. Ce travail repose sur l'analyse d'entretiens semi-directifs menés auprès d'enseignants québécois et d'enseignants français. Les résultats mettent en avant les épreuves relationnelles que les enseignants rencontrent lorsqu'ils débutent dans le métier ainsi que les stratégies qu'ils mobilisent afin de leur faire face. Ils montrent que les enseignants débutants s'appuient sur des ressources telles que la formation, la division du travail éducatif, les collègues ou encore les parents d'élèves. Enfin, ces enseignants sont présentés comme étant détenteurs de connaissances relationnelles constituées à la fois de connaissances sur les élèves et de connaissances sur eux-mêmes en situation d'interaction en classe. Cette thèse ouvre trois axes de réflexion. Premièrement, le manque de formalisation de l'interaction avec autrui est ce qui fait frein à la professionnalisation des métiers de la relation (Demailly, 2008). La réflexion autour de l'objection d'un « savoir relationnel » détenu par les enseignants chevronnés et transmis de génération en génération a donc été amorcée. Deuxièmement, l'approche comparée a permis de mettre en avant le poids de l'organisation scolaire et des choix politiques en matière de formation sur l'apprentissage de la dimension relationnelle du métier. Une réflexion sur les contenus des formations à l'enseignement mais aussi sur leur organisation a donc été proposée. Troisièmement, cette recherche propose une réflexion théorique et pratique sur les relations entre enseignants et élèves. L'injonction à l'individualisation n'a pas été couplée avec une réorganisation des espaces scolaires et du travail des enseignants. Par conséquent, il semble aujourd'hui difficile de considérer ces relations comme étant individualisées.