Troys seurs de noble lignaige" : commande, réception et usages des images de la parenté du Christ (France, XIIIe-milieu du XVIe siècle)
"Troys seurs de noble lignaige" : Patronage, reception and uses of the images of Christ's kinship (France, 13th century-mid-16th century)
par Solène BARON sous la direction de Didier LETT et de Véronique ROUCHON-MOUILLERON
Thèse de doctorat en Histoire et civilisations
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le jeudi 14 décembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Aristocratie
  • Commande d'oeuvres d'art
  • Études sur le genre
  • Famille
  • Femmes
  • Images religieuses
  • Jésus-Christ -- Généalogie
  • Noblesse -- France
  • Sainteté
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Parenté du Christ, Famille, Image, Commande artistique, Sainteté, Femmes, Genre, Aristocratie, Noblesse
Resumé
Entre les XIIIe et XVIe siècles, les images de la parenté christique ont peu à peu migré des sommes théologiques vers les multiples supports de commande privée. Les diagrammes généalogiques ont cédé la place aux images dévotionnelles. À partir du XVe siècle, en France, les thèmes iconographiques que sont, par exemple, Sainte Anne Trinitaire, les Trois Maries ou la Sainte Parenté, ont suscité un engouement croissant auprès des commanditaires laïques ou ecclésiastiques, nobles ou bourgeois, hommes comme femmes. La parenté humaine du Christ a ses figures de proue, féminines principalement. C'est autour de sa grand-mère, Anne, qu'elle se déploie : elle a trois filles, issues de trois maris successifs et elles-mêmes mères de sept fils, dont le Christ et certains de ses apôtres ; elle a une soeur, Esmérie, mère d'Élisabeth et grand-mère de Jean-Baptiste. Ces images et les dévotions qui y sont attachées accompagnent les temps forts de la vie des croyants : conception et naissance d'un enfant, expérience du veuvage ou du remariage, préparation de son salut personnel et de celui de ses proches. En resserrant l'analyse sur le contexte de commande et de réception, on met au jour la nature réflexive de ces images et de leurs usages. Face à la mort, la sainte parenté offre un modèle de réunion à Dieu. Elle suggère, selon nous, la permanence consolatrice de la cohésion familiale dans l'au-delà, à l'instar des portraits dévotionnels de famille, dont le développement aux XVe et XVIe siècles est concomitant. Dans les milieux royaux et princiers, la parenté féminine du Christ est invoquée pour favoriser la conception d'un héritier, ou appuyer des prétentions dynastiques durant les crises successorales. Bien des familles tiennent une part de leur pouvoir, de leur prestige social et de leur fortune des alliances conclues par leurs aïeux masculins avec des femmes d'un niveau social plus élevé. En cela, on montrera que la prévalence symbolique des femmes de la parenté christique entre en correspondance avec la mémoire familiale des commanditaires ou destinataires de ces images.