Mots clés |
Expériences maternelles, Autisme, Soin, Care, Pluralisme médical, Itinéraires thérapeutiques, ONG, Inde, Bangalore, Anthropologie de la santé |
Resumé |
En Inde, la visibilisation progressive de la catégorie de l'autisme aboutit en 2016 à sa reconnaissance en tant que handicap. À Bangalore, comme dans d'autres métropoles indiennes, les années 1990 et 2000 marquent l'ouverture de premières écoles spécialisées dédiées à sa prise en charge. Ces écoles, qui sont des ONG locales, proposent une prise en charge de l'autisme à des familles d'enfants exclus des circuits scolaires conventionnels. La plupart des travaux en sciences sociales s'intéressant à l'autisme en Inde visent explicitement à améliorer l'efficacité et l'accessibilité des méthodes d'intervention standardisées. Par un terrain ethnographique de vingt-deux mois non-consécutifs (2017-2020) et par un regard porté sur les expériences vécues de mères, cette thèse vise à apporter un éclairage sur un phénomène peu étudié. Elle met en lumière la dimension contextualisée de ces expériences qui se construisent à l'ombre du « système désorganisé » (selon l'expression d'un pédopsychiatre) des soins à Bangalore. Ces mères sont prises à l'intérieur de contraintes structurelles plurielles et sont amenées par leur genre à devenir les principales pourvoyeuses de soins aux enfants. Le diagnostic d'un enfant autiste implique un renouvellement de leurs représentations, de leurs pratiques de soin, de leurs émotions, de leurs mondes. Celles qui s'approprient de tels apprentissages émergent comme les véritables « liants » de l'indigénisation de l'autisme à Bangalore. |