Mots clés |
Adolescence, Sentiment d'existence, Continuité/discontinuité, L'objet, Angoisse de perte, Psychosexualité |
Resumé |
Le sentiment de continuité d'existence - dont la formation se situe entre les sensations du corps et le regard de l'autre - se rejoue à l'adolescence lorsque les transformations corporelles et l'émergence de la sexualité génitale entraînent une série de remaniements psychiques rendant essentielle une nouvelle appropriation subjective de soi. Partant du postulat que la continuité d'existence naît d'une discontinuité, sans ruptures, cette recherche vise à éclairer les processus psychiques qui conduisent l'adolescent à restaurer ce sentiment qui se fragilise avec les angoisses de perte, les atteintes narcissiques et les impasses du pulsionnel. En effet, ce sentiment qui suit l'élaboration du processus d'adolescence interroge plus directement l'objet qui se dérobe, alors même que s'immiscent les fantasmes de meurtres et la réactivation de désirs infantiles. Face au risque de la réalisation fantasmatique et de la destructivité, dans l'apparition de l'angoisse de néantisation, le but sera d'éprouver la douleur et de restaurer les limites du Moi. Dans le transfert et le contre-transfert, ce sentiment conduit à éprouver une certaine immobilité, un irreprésentable, reformant une zone d'indistinction sujet-objet, puis le passage d'un double à l'accès à une différenciation. En séance, le sentiment d'existence retrouve un nouvel élan grâce à la souplesse du cadre qui contribue à produire une continuité ressentie comme externe au sujet au moment de la discontinuité prolongée. En confrontant le monde interne à la réalité externe, à travers l'inscription d'une certaine temporalité, une possibilité serait donnée pour se sentir exister vraiment. |