"(Though) they are of monstrous shape" : monstres et émotions dans le théâtre de Shakespeare
"(Though) they are of monstrous shape" : monsters and emotions in Shakespeare's plays
par Manon TURBAN sous la direction de Ladan NIAYESH
Thèse de doctorat en Langue et cultures des sociétés anglophones
ED 131 Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines

Soutenue le vendredi 14 octobre 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Comédie anglaise
  • Dans la littérature
  • Émotions
  • Kanno, Aya (mangaka)
  • Monstres
  • Personnages
  • Shakespeare, William (1564-1616)
  • Thèmes, motifs
  • Tragédie anglaise
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Shakespeare, Monstres, Héritages, Contagion émotionnelle, Universalité, Pièce historique, Comédie, Tragédie, Romance, Manga, Aya Kanno
Resumé
Si les monstres et des émotions dans le théâtre de Shakespeare suscitent depuis une vingtaine d'années maintenant un enthousiasme constamment renouvelé auprès de la critique, très peu de travaux se proposent de les analyser conjointement. La rencontre s'avère pourtant fructueuse puisque l'analyse des monstres au travers du prisme d'émotions que, tour à tour, ils incarnent, suscitent, ou encore ressentent, fait émerger une trajectoire distincte pour le monstre shakespearien dans les productions théâtrales du Barde. Dans les pièces de jeunesse où il est principalement mobilisé comme code visuel ou verbal de l'émoi délétère, le monstre est condamné au bannissement ; dans les comédies et pièces historiques produites à la fin du XVIe siècle, cette exclusion de la société humaine n'est plus nécessaire alors que le monstre suscite des émois positifs, du rire au désir en passant par l'émerveillement, qui lui permettent d'exister dans un groupe humain qu'il mettait au préalable en péril ; dans les tragédies, « problem plays » et romances composées à partir de 1600, le rapprochement du monstre de la communauté s'accentue : l'Autre monstrueux devient, du fait des affects qu'il exprime sur scène, un alter ego pour qui le spectateur peut nourrir une certaine compassion tandis que le représentant d'une norme établie voit ses affects le métamorphoser irrémédiablement en monstre. L'hypothèse défendue dans ce travail pour expliquer cette trajectoire, de l'exclusion du monstre à son intégration dans la communauté humaine, est celle d'une émancipation progressive face aux héritages tant littéraires qu'iconographiques et médicaux faisant du monstre une allégorie de l'émotion néfaste. L'enjeu derrière cette émancipation est, d'un côté, de répondre au contexte dans lequel le dramaturge compose ses œuvres, et, de l'autre, de mener à bien le projet de l'œuvre de brosser un portrait complexe de l'humanité.