« Making the best of a bad situation » : incertitudes, négociations et résistances chez les serveuses de restaurants aux États-Unis aux XXe et XXIe siècles
« Making the best of a bad situation » : uncertainties, negotiations et resistance in restaurant waitresses in the United States in the XXth and XXIth century
par Lucie MEZURET sous la direction de Patrick CINGOLANI
Thèse de doctorat en Sociologie
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le vendredi 04 octobre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Conditions de travail
  • Corps féminin
  • États-Unis
  • Pourboires
  • Résistance politique
  • Restaurants -- Personnel
  • Services de restauration
  • Théorie du care
  • Travail précaire
  • Travailleuses
  • 20e siècle
  • 2000-....

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Description en français
Mots clés
Serveuses, Services, Restauration, Incertitude, Care (prendre soin), Pourboire, Résistance, Corps
Resumé
À partir d'une enquête de terrain à New-York entre novembre 2021 et février 2022, la thèse s'intéresse aux conditions de vie et de travail des serveuses de restaurants aux États-Unis. S'appuyant sur une littérature scientifique qui traite des conditions de travail des femmes dans le monde des services, la thèse se focalise sur deux ouvrages expliquant les moyens de résistance (symboliques et politiques) des serveuses aux États-Unis. Les témoignages récoltés auprès de serveuses newyorkaises par entretiens téléphoniques ou en personne durant la pandémie de Covid-19, ainsi que les observations menées dans des restaurants newyorkais constituent le matériau de la thèse. La première partie se penche sur l'histoire de la profession. La seconde partie traite de l'instabilité de l'environnement de la serveuse pour ensuite se concentrer, dans la troisième partie, sur le système du pourboire. La quatrième partie étudie les représentations symboliques qui pèsent sur elle puis dans une cinquième partie, les conséquences sur leur corps. S'articulant autour des notions de négociation et de résistance face à l'incertitude, les résultats de ces recherches ont démontré que les serveuses ne sont pas simples "victimes" d'un système mais qu'elles naviguent et se déplacent. En d'autres termes, elles négocient avec leurs conditions de travail et mettent en place des stratégies de résistance symboliques, comme politiques autour de leurs corps afin de pouvoir "jouer" avec le client et espérer obtenir un pourboire (plus) important. De fait, la majorité d'entre elles ne sont pas favorables à la suppression de ce système, même si elles reconnaissent une aliénation partielle. La conclusion se concentre sur le lien entre le travail de « care » et la perte de lien avec le client liée notamment à la crise sanitaire. Celle-ci entraînant une forte défection de la part des serveuses qui n'acceptent plus le "prix à payer" pour survivre.