Mots clés |
Autisme infantile, Musique, Psychanalyse, Silence, Écoute, Intersubjectivité, Théorisation ancrée |
Resumé |
Après une vingtaine d'années de pratique musicale éclairée par la psychanalyse, auprès des enfants en difficulté, de leur famille et des professionnels qui les accueillent, la nécessité de théoriser cette clinique intuitive pour pouvoir en transmettre les fondements est à l'origine de ce travail de recherche. Dans une première partie clinique, nous analysons deux années de séances musicales auprès de trois enfants autistes sévères accueillis en hôpital de jour. Au regard de la nature de cette recherche dont la pluridisciplinarité allie musique et psychanalyse, nous avons choisi une méthodologie qualitative : l'analyse par théorisation ancrée. Le tableau qui en est issu a été réalisé à partir des étapes de codification et de catégorisation des filmages. Il pourrait à l'avenir devenir un guide d'observation des sensorialités, des émotions et des élans relationnels des enfants autistes sévères, pour les professionnels du soin psychique, de l'éducation et de la pédagogie confrontés à une clinique de l'extrême. La deuxième partie, théorique, démontre que la perception éveillée de l'environnement sonore, le travail de l'écoute réduite (Schaeffer, 1966) pour rejoindre celle de l'enfant, la capacité à offrir un silence l'invitant à l'expression sonore ou verbale sont nécessaires à l'établissement d'une relation avec l'enfant autiste sévère. Nous terminons en développant l'hypothèse d'une pulsion auditive qui serait préalable à la pulsion vocale. La relation musicale favoriserait le nouage de ces deux pulsions, permettant ainsi un partage des émotions et la possibilité de liaison à du représentable qui s'inscrirait dans l'histoire du sujet. |