Women and diplomacy between England and the East in the early modern period (1558-1676)
Les femmes et la diplomatie entre l'Angleterre et l'Orient au début de l'époque moderne (1558-1676)
par Mathilde ALAZRAKI sous la direction de Ladan NIAYESH
Thèse de doctorat en Langue et cultures des sociétés anglophones
ED 131 Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines

Soutenue le vendredi 24 novembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Angleterre (GB)
  • Femmes et diplomatie
  • Orient
  • Relations extérieures -- Angleterre (GB)
  • Renaissance
  • 16e siècle
  • 17e siècle
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Mots clés
Diplomatie, Femmes, Renaissance, Orient, Empire ottoman, Empire perse, Empire moghol, Études diplomatiques, Études de genre, Études matérielles
Resumé
La diplomatie, en tant qu'expression de liens politiques, économiques, et culturels entre États est rarement pensée comme une activité féminine à l'époque de la première modernité. Pourtant, l'Angleterre du XVIème siècle voit sa politique et ses relations diplomatiques conduites par une femme en la personne de la reine Élisabeth Ière. À la suite de son excommunication par le Pape en 1570, l'Angleterre prend plein avantage de son statut d'exception protestante face aux grandes puissances catholiques européennes de l'époque et contourne l'embargo papal sur le commerce en terre d'Islam pour nouer des liens économiques plus directs avec l'Orient. Les XVIème et XVIIème siècles marquent ainsi le début de relations diplomatiques denses entre la Grande-Bretagne et les trois grands empires musulmans de l'époque : l'Empire ottoman en Méditerranée, l'Empire perse en Asie centrale, et l'Empire moghol dans le sous-continent indien. Au cours d'expéditions financées par des compagnies commerciales telles que la Compagnie du Levant, la Compagnie de la Moscovie ou la Compagnie des Indes orientales, des ambassadeurs, messagers, et marchands sont dépêchés auprès de cours impériales afin d'établir et entretenir des relations commerciales durables avec la couronne anglaise, et par la suite britannique. Mon sujet de thèse, à la croisée de l'histoire de la diplomatie (en particulier la "New Diplomatic History"), des études de genre, et des études matérielles, examine le rôle joué par les femmes dans la création et le maintien des relations diplomatiques entre la Grande-Bretagne et l'Orient musulman, en accordant une attention toute particulière à la place des espaces genrés, tels que le harem impérial. À cette époque, le harem tient une place paradoxale au sein des cours ottomane, perse, et moghole, à la fois périphérique du fait de l'isolement physique des appartements réservés aux femmes, aux eunuques, et aux enfants, mais également centrale au regard du rôle joué par les femmes de la famille royale, qui reçoivent des cadeaux en échange de l'aide apportée aux diplomates, ou des femmes appartenant à des minorités religieuses et ethniques au sein du harem, parfois offertes en mariages aux étrangers par un souverain. Tel est le cas de Lady Teresa Sampsonia Sherley, Circassienne donnée en mariage par le shah Abbas Ier à l'aventurier anglais Robert Sherley lors de son séjour au sein de l'Empire perse, ou Mariam Khan, originaire de l'Empire moghol, épouse et veuve successive de deux marchands anglais au service de la Compagnie britannique des Indes orientales. Parmi les femmes de la famille royale, l'impératrice moghole Nour Jahân reste l'une des plus influentes, aux côtés de la sultane ottomane Safiye, favorite du sultan Mourad III et mère de son héritier, avec laquelle Élisabeth Ière entame une correspondance à la fin du XVIème siècle afin de renforcer les liens culturels, commerciaux, et politiques entre l'Angleterre et l'Empire ottoman. Les pratiques diplomatiques déployées par les monarques et ambassadeurs britanniques de l'époque comprennent aussi bien des rituels sociaux (tels que les mariages), des protocoles de courtoisie (des cadeaux, voire des personnes, sont offerts), des réseaux de communications (échanges épistolaires ou récits de voyages) que des productions culturelles (littéraires ou iconographiques, souvent commanditées par les diplomates eux-mêmes). Ma thèse examine ainsi, dans le cadre de ces échanges diplomatiques, les rôles de femmes dont l'influence varie selon leur statut, de véritable acteur à objet symbolique.