Poésie des Pensées : voix et musicalité de l'écriture pascalienne
Poetry of Thoughts : Pascal writing's voice and musicality
par Aline GATIER sous la direction de Pascal DEBAILLY
Thèse de doctorat en Histoire et sémiologie du texte et de l'image
ED 131 Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines

Soutenue le vendredi 18 mars 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Critique et interprétation
  • Énonciation (linguistique)
  • Liturgie et littérature
  • Lyrisme (littérature)
  • Pascal, Blaise (1623-1662). Pensées
  • Voix
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Mots clés
Blaise Pascal, Lyrisme, Liturgie, Poème en prose, Voix
Resumé
Cette thèse se propose d'écouter les "Pensées" de Pascal. Dans quelle mesure Pascal, fils d'un organiste amateur et jeune auteur d'un "Traité des sons", s'est-il approprié l'univers sonore de son époque pour composer une œuvre dont les rythmes n'ont cessé d'étonner, de réveiller et d'entraîner ses lecteurs ? Pascal écrit-il « comme un musicien », selon l'hypothèse de Jean Mesnard ? Étudier la musicalité des "Pensées" suppose, tout d'abord, l'analyse de l'énonciation : le contexte prédicatif comme les recherches en acoustique de l'âge classique sont en lien avec une écriture de l'actio, c'est-à-dire une écriture oratoire. C'est par l'ouïe qu'on convertit, rappelle Pascal en citant la "fides ex auditu" paulinienne. La démarche entreprise avec l'écriture des "Pensées" n'est pas sans rappeler les principes des traités de musique de l'époque (ceux de René Descartes, de Marin Mersenne, de Pierre Gassendi...), comme les partitions qui pouvaient être publiées chez Ballard, par exemple. Motets, airs spirituels, Tombeaux et airs de cour composent un paysage sonore encourageant à choisir et à créer des rythmes particuliers, en explorant la « disposition des matières ». La musicalité d'un texte, c'est-à-dire sa prosodie, ses mouvements, son imaginaire, ne se fonde cependant pas sur de la matière sonore en tant que telle. Parler de poésie, et notamment de « poèmes en prose », permet d'étudier le lyrisme pascalien : heurté, dissonant, voire strident, ce lyrisme peut évoquer, pour le lecteur actuel, certaines expérimentations acoustiques de musique contemporaine, par exemple celles d'Edgar Varèse. Le rapport à la voix est pourtant ancré dans les sonorités du XVIIe siècle : l'étude du gémissement et des silences nous ramène au projet de conversion. Ce projet ne peut passer par le lyrisme d'une « éloquence continue » qui resterait à la surface de l'être : les "Pensées" relèvent d'un lyrisme apophatique, engageant le lecteur comme un interprète.