"Autrement adolescents" : sociabilités juvéniles de collégiens en dispositif Ulis
"Being a teen differently" : juvenile sociabilities of students in ULIS classes
par Louisa LAIDI sous la direction de Anne BARRÈRE et de Isabelle VILLE
Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation et de la formation
ED 623 Savoir, Sciences, Education

Soutenue le jeudi 14 décembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Adolescents handicapés
  • Chez l'adolescent
  • Intégration scolaire
  • Relations humaines
  • Unités localisées pour l'inclusion scolaire
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Mots clés
Inclusion, Adolescence, Sociabilité, Handicap, Ulis, Socialisation
Resumé
À partir d'une démarche ethnographique et avec l'appui théorique de la sociologie interactionniste et de la sociologie de l'expérience, cette thèse rend compte des parcours scolaires et relationnels de collégiens en situation de handicap affectés en dispositif Ulis (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) ; elle s'attache à comprendre comment les pratiques de sociabilité juvénile renseignent le processus de socialisation amenant le collégien à devenir adolescent. La thèse interroge d'abord le concept d'éducation inclusive, à partir de l'analyse comparative de quatre contextes scolaires et des effets des postures enseignantes sur les pratiques de sociabilité des élèves en situation de handicap. Elle s'attache ensuite à éclairer le positionnement de ces élèves dans l'école, en mobilisant le concept de « périphérie » d'Agnès Van Zanten (2012). La recherche rend ainsi compte des relations dynamiques de pouvoir entre les élèves de classe dite « générale » - le « centre » - et les élèves Ulis en « périphérie ». Cette distinction alimente la réflexion autour des processus d'exclusion à l'école, en montrant comment le pouvoir d'exclure est endossé par des acteurs différents, en fonction des contextes institutionnels. Ces analyses centrées sur les environnements scolaires se prolongent dans l'étude du dispositif pluri-âge organisé par l'Ulis et de ses effets sur la socialisation juvénile des élèves en situation de handicap.La thèse montre comment la constitution de deux classes d'âge - les petits et les grands - éclaire les processus amenant les collégiens à quitter l'enfance et entrer dans l'adolescence. Enfin, l'analyse des pratiques de sociabilité des collégiens enquêtés met en lumière la nécessité de distinguer deux formes de liens, les liens faibles et les liens forts. Les liens faibles favorisent une appartenance générationnelle tandis que les liens forts contribuent à l'entrée dans l'adolescence en encourageant l'adoption d'un mode de sociabilité interindividuel et la construction d'une identité autonome (Balleys, 2012). Finalement, en faisait dialoguer la sociologie du handicap avec d'autres champs de recherche comme la sociologie de l'école, des réseaux et de la jeunesse, cette thèse démontre la pertinence d'une approche globale des processus de sociabilité, attentive à des caractéristiques aussi diverses que la classe sociale, le genre, l'origine ethnique, la nature des troubles, les espaces de résidence, mais aussi aux contextes scolaires des établissements d'accueil. Cette approche permet de souligner la pluralité des obstacles relationnels auxquels sont confrontés les jeunes enquêtés, rappelant ainsi que les handicaps sont à la fois sociaux et environnementaux. Elle rend également à l'expérience scolaire toute son importance pour l'étude de la sociabilité juvénile des élèves en situation de handicap, en étudiant la manière dont les liens amicaux s'y développent, ou s'y transforment, dans et hors école. En ce sens, au-delà de la seule compréhension des parcours inclusifs de ces élèves et de leur expérience relationnelle au collège, ce travail de recherche contribue à enrichir l'analyse des processus d'intensification des liens relationnels.