Resumé |
Le présent projet a pour objectif d'étudier l'usage de la figure du fantôme dans une littérature dite des "limites" qui se manifeste dans la première moitié du XXe siècle. Si les fantômes ont fait l'objet d'études approfondies ces dernières années dans le champ de la littérature ainsi que dans celui de la philosophie, c'est en omettant toute une période de la modernité esthétique et littéraire. L'étude des fantômes présents dans la littérature de la première moitié du XXe siècle reste donc encore à faire et c'est dans cette carence critique que nous inscrivons ce projet de recherche. Notre travail se concentrera dans un premier temps sur les notions des "limites" et sur celles qui construisent l'expérience d'une posture de désubjectivisation du sujet. En les confrontant à la multitude d'énonciations "spectrales", nous tâcherons de saisir l'historicité de ce qui semble être une nouvelle posture ontologique du sujet moderne. Dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur un corpus à la fois poétique et critique pour observer les mouvements spectraux qui s'y dessinent. Nous proposons le terme de "mécaniques spectrales" pour analyser ce qui dans ces oeuvres énonce un désir paradoxal qui semble animer tout un pan de la modernité littéraire: le désir de sortir de soi. À travers des auteurs comme Georges Bataille, Maurice Blanchot, Robert Desnos, Roger Caillois ou encore Michel Leiris, nous suivrons de près tous ces fantômes qui apparaissent et disparaissent, tentant de dessiner les contours d'une poétique de la spectralité qui façonnerait une nouvelle manière d'aborder et de penser le texte dans son rapport à la modernité et au savoir. |