La voie de la dipeptidyl-peptidase 3 : une nouvelle voie thérapeutique de la défaillance cardiaque aiguë
The dipeptidyl-peptidase 3 pathway : a new therapeutic pathway for acute heart failure
par Benjamin DENIAU sous la direction de Alexandre MEBAZAA
Thèse de doctorat en Sciences de la vie et de la santé. Biothérapies et biotechnologies
ED 561 Hématologie, oncogenèse et biothérapies

Soutenue le mardi 19 mai 2020 à Université Paris Cité

Sujets
  • Dipeptidylpeptidase III
  • Immunothérapie
  • Insuffisance cardiaque
  • Myocarde -- Maladies
  • Sepsis

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Mots clés
Facteur dépresseur myocardique, DPP3
Resumé
L'insuffisance cardiaque (IC) aiguë est une pathologie multifactorielle responsable du décès de plusieurs millions de personnes chaque année. Sa physiopathologie est complexe et non entièrement élucidée. De plus, les traitements actuels ne permettent pas d'éviter le décès des patients les plus graves. La dipeptidyl peptidase 3 (DPP3) est une métalloprotéinase ubiquitaire impliquée dans de nombreux processus biologiques, notamment dans la régulation de la pression artérielle (en clivant l'angiotensine 2). Les fonctions biologiques exactes de la DPP3 sont inconnues à ce jour. Les objectifs de ce travail étaient de déterminer les fonctions physiopathologiques de la DPP3 au cours de l'IC aiguë d'origine catécholaminergique et septique. Méthodes Deux modèles ont été utilisés dans ce travail : 1/ le modèle d'IC aiguë à l'isoprotérénol (ISO, 300 mg/kg/12h) chez des souris mâles C57Bl6j de 3 mois et 2/ le modèle d'IC aiguë septique chez des rats mâles Wistar de 3 mois par ligature et ponction caecale (LPC). Les paramètres cardiovasculaires (dans les deux modèles) et rénaux (dans le modèle ISO) ont été évalués par échographie. Nous avons exploré le stress oxydant myocardique par marquage DHE sur des coupes de cœur dans les deux modèles. Des dosages d'angiotensines in vitro en présence DPP3 ont été réalisés chez la souris (modèle ISO) RésultatsL'injection de la protéine DPP3 chez la souris saine était responsable d'une dépression myocardique (baisse de 10 ± 2% de la fraction de raccourcissement) ainsi que d'une altération de l'hémodynamique rénale (augmentation de l'index de résistance rénale de 0.30 ± 0.02). De plus, l'adjonction de DPP3 avec le plasma de souris était associée à une baisse des taux de toutes les angiotensines. 1/ Dans le modèle d'IC aiguë à l'ISO, l'inhibition de la DPP3 par le Procizumab normalisait rapidement la fonction cardiaque ainsi que l'hémodynamique rénale avec une réduction marquée du stress oxydant et de l'inflammation myocardique. 2/ Dans le modèle de cardiomyopathie septique chez le rat, l'injection de Procizumab permettait de normaliser rapidement la fraction de raccourcissement et le débit cardiaque des animaux septiques. Une réduction du stress oxydant était observée dans le cœur des animaux traités. De plus, la mortalité des animaux septiques traités par le Procizumab était réduite.ConclusionLa DPP3 est un facteur dépresseur myocardique impliqué dans le choc cardiogénique et dans la cardiomyopathie septique. L'inhibition des taux excessifs de DPP3 par le Procizumab, un anticorps spécifique de la DPP3, permettait d'améliorer la contraction myocardique, l'hémodynamique rénale et d'améliorer la survie des animaux. Cet anticorps se positionne comme une option thérapeutique intéressante dans les états de chocs cardiogéniques et septiques les plus graves. Cependant, les mécanismes d'action du Procizumab ne sont encore élucidés. Une modulation des taux circulants des acteurs du système rénine angiotensine aldostérone et notamment de l'angiotensine 2 est l'hypothèse retenue actuellement. Elle doit être confirmée par des études expérimentales et cliniques.