Modifications du microenvironnement cytokinique dans les leucémies aigües myéloïdes
Modifications in the bone marrow cytokinic microenvironment in acute myeloid leukemia
par Hélène GUERMOUCHE sous la direction de François DELHOMMEAU
Thèse de doctorat en Hématologie
ED 561 Hématologie, oncogenèse et biothérapies

Soutenue le lundi 18 octobre 2021 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cytokines
  • Leucémie aigüe myéloïde
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Mots clés
Leucémie aigüe myéloïde, Cytokine, FLT3L
Resumé
Le microenvironnement médullaire est un élément essentiel dans les mécanismes oncogéniques à l'origine des leucémies aigües myéloïdes (LAM). Ses modifications liées de manière directe ou indirecte à la présence des blastes leucémiques pourraient jouer sur la sélection clonale et l'évolution naturelle de la maladie. Parmi les acteurs du microenvironnement médullaire, les cytokines représentent des médiateurs solubles majeurs de communication entre les cellules leucémiques et le stroma. Dans ce travail, nous avons quantifié 49 cytokines médullaires d'une cohorte de 94 individus sains sélectionnés rigoureusement sur l'absence d'hémopathie, de pathologie cancéreuse ou inflammatoire, de 18 à 81 ans et prélevés par ponction sternale dans les conditions d'un diagnostic en hématologie. Nous avons montré qu'il existait près de 40% d'hématopoïèse clonale dès l'âge de 50 ans dans cette cohorte de volontaires sains. Nous avons pu mettre en évidence les cytokines sur lesquelles l'âge, le sexe et la présence d'hématopoïèse clonale avaient une influence. Cette cohorte contrôle a permis la comparaison avec le dosage des cytokines médullaires dans une cohorte de 44 patients atteints de syndromes myélodysplasiques (SMD) et 80 patients atteints de LAM. Dans ces deux pathologies, un profil cytokinique pro-inflammatoire avec une forte augmentation des cytokines telles que CXCL8, IL-6, déjà décrit, a été retrouvé. La comparaison du profil entre les patients atteints de SMD et LAM a révélé que les concentrations de FLT3L et PDGF-B étaient significativement diminuées et la concentration de CLEC11A, significativement augmentée chez les patients atteints de LAM. En classant les LAM selon leur type ontogénique (de novo, secondaires, mutées TP53), nous avons pu montrer que les LAM de novo présentaient un profil cytokinique particulier avec l'augmentation de CLEC11A et la diminution de FLT3L. Nous avons ensuite voulu explorer la diminution de FLT3L dans ces LAM de novo. Nous avons d'abord observé que les cellules avec le plus fort taux d'expression au niveau transcriptionnel étaient les lymphocytes T (CD4+ et CD8+) chez les individus sains. Du fait d'un manque de spécificité, les outils pour l'étude protéique ne nous ont pas permis de conclure sur l'expression de la protéine dans les différents types cellulaires étudiés. Enfin nous avons réalisé plusieurs expériences in vitro pour modéliser l'effet de la diminution de FLT3L sur les cellules leucémiques. Dans un 1er modèle de culture de lignées leucémiques, nous avons montré que les cellules exprimant le récepteur FLT3 consommaient à bas niveau FLT3L en présence ou en l'absence d'une mutation activatrice par duplication interne en tandem (FLT3-ITD) du gène FLT3. Dans un 2nd modèle de culture en méthylcellulose de cellules primaires de LAM de novo, nous avons montré que la diminution de FLT3L n'impactait pas la prolifération in vitro des blastes FLT3-ITD mais inhibait la prolifération des cellules souches hématopoïétiques (CSH) sauvages pour le gène FLT3. Ces résultats suggèrent que la diminution de FLT3L dans les LAM est liée à une consommation par le pool de cellules leucémiques, entrainant la sélection du clone leucémique et un rétrocontrôle négatif sur la prolifération des CSH saines. Dès lors FLT3L pourrait représenter non seulement un marqueur diagnostique mais également un outil thérapeutique adjuvant à la chimiothérapie afin de restaurer l'hématopoïèse saine chez les individus atteints de LAM.