Mots clés |
Addiction, Indicible, Psychothérapie, Trouvaille, Solution somato-psychique, Conflictualisation, Langage, Figurabilité, Contre-transfert, Créativité |
Resumé |
L'indicible correspond à un creux dans la trame des représentations psychiques. Il est ce qui ne peut se dire parce qu'il renvoie à une part du psychisme infigurable. L'indicible semble être central dans l'instauration du processus addictif. Il en constitue aussi une singularité de taille dans le traitement psychothérapique. C'est avant tout parce que la souffrance est inabordable pour nombre de ces patients, que l'addiction, en tant que solution somato-psychique, s'impose. L'addiction en elle-même renforce ensuite ce silence de la vie psychique, prenant en quelque sorte le relais d'un refoulement peu efficace. Pour autant, il existe certaines voies possibles pour passer de ce symptôme dévitalisé à la conflictualisation psychique et ainsi à la reconquête de soi en tant que sujet. La psychothérapie ouvre un espace pour les déployer. Cette recherche se fonde sur l'analyse de psychothérapies menées au sein d'un CSAPA (Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Afin de se repérer au sein de ces fonctionnements psychiques bien souvent marqués par la discontinuité et l'évitement associatifs, la recherche s'appuie sur la dynamique transféro-contre-transférentielle. Des spécificités dans la nature du travail de psychothérapie se sont distinguées : considérer l'addiction comme un protolangage (recherche des effets attendus dans les consommations, de la fonction de l'objet-addiction et du sens de la clinique de l'agir) ; porter une attention particulière aux sensations pour permettre un travail de réappropriation subjective ; s'intéresser aux enjeux de continuité et de discontinuité des liens psychiques et objectaux. Ce travail de recherche a aussi mis en évidence une fonction de médium malléable du cadre psychothérapeutique ainsi que la nécessité d'établir un lien thérapeutique à la fois incarné et distancié. |