The experience of fashion in the museum (1990s to today)
L'expérience de la mode au musée des années 1990 à nos jours
par Anna AUDO sous la direction de Catherine BERNARD et de Ariane FENNETAUX
Thèse de doctorat en Langue et cultures des sociétés anglophones
ED 131 Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines

Soutenue le lundi 11 décembre 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Art -- 1990-....
  • Art interactif
  • Londres (GB)
  • Mode
  • Mode et art
  • Muséologie
  • New York (N. Y.)
Le texte intégral n’est pas librement disponible sur le web
Vous pouvez accéder au texte intégral de la thèse en vous authentifiant à l’aide des identifiants ENT d’Université Paris Cité, si vous en êtes membre, ou en demandant un accès extérieur, si vous pouvez justifier de de votre appartenance à un établissement français chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche

Se connecter ou demander un accès au texte intégral

Les thèses de doctorat soutenues à Université Paris Cité sont déposées au format électronique

Consultation de la thèse sur d’autres sites :

Theses.fr

Description en anglais
Description en français
Mots clés
Muséologie de la mode, Curation de mode, Histoire des musées, Immersion, Spectacle, Interactivité, Enlivenment, Liveness, Affect, Embodiment
Resumé
À la croisée de la muséologie de la mode et de l'histoire des institutions culturelles, cette recherche examine l'évolution de l'expérience de la mode au musée depuis la fin du XXe siècle à Londres et à New York. L'essor des expositions de mode depuis les années 1970 a suscité des débats sur la légitimité culturelle de la mode, les conséquences des parrainages privés sur l'intégrité académique, et les frontières entre le commerce, l'art et la culture populaire. En particulier, les expositions « blockbuster » spectaculaires sur la mode qui fleurissent depuis les années 1990, utilisant des scénographies immersives rappelant les défilés de mode, ont été accusées de commercialiser le musée et de lui insuffler les valeurs de l'industrie de la mode. Les critiques du spectacle absorbant de la mode, fondées sur les théories post-marxistes sur la marchandisation de la culture, ont été contestées par les nouveaux matérialismes qui ont réhabilité le rôle de l'affect et du corps comme modes de production et de transmission du savoir. Parallèlement à ces développements de la théorie critique, l'expérience de la mode au musée a été impactée par plusieurs changements dans la culture muséale au cours des dernières décennies. Suivant les idéaux démocratiques de la nouvelle muséologie qui a préconisé de rompre avec l'image élitiste et obsolète du musée, et le tournant commercial du musée après les coupes budgétaires gouvernementales dans les années 1980, le musée s'est ouvert à de nouvelles stratégies de curation pour attirer de nouveaux publics et moderniser son image. S'appuyant sur des recherches en archives et des entretiens avec des conservateurs et des professionnels de musée menés au Victoria and Albert Museum (Londres), au Costume Institute du Metropolitan Museum of Art (New York) et au Museum at FIT (New York), ma recherche interprète l'évolution de la mode au musée en relation avec un tournant expérientiel dans la culture muséale et se concentre sur ses modes de communication spectaculaires, immersifs, interactifs, affectifs et virtuels. Tout en reconnaissant l'histoire plus longue de l'immersion et de l'interactivité dans les expositions de mode et les ateliers pédagogiques de chaque musée, mes recherches se concentrent sur l'ère contemporaine depuis les années 1990 jusqu'à aujourd'hui. Pour comprendre la fonction didactique de l'immersion et de la vitalité dans la communication des savoirs sur la mode, cette recherche s'organise en plusieurs études de cas sur des expositions de mode contemporaine. Il s'agit des expositions « Spectres : When Fashion Turns Back » au V&A (2005), « Alexander McQueen : Savage Beauty » au Metropolitan Museum of Art (2011) et au V&A (2015), et « Fashioned from Nature » au V&A (2018). Cette recherche s'intéresse également à l'expérience de la mode au-delà du format de l'exposition. Elle propose d'étudier la valeur pédagogique des événements en direct, « live », et la manière dont ils ont insufflé au musée la vitalité de la mode. Des études de cas sont consacrées à "Fashion in Motion" au V&A, une série de présentations de mode créées en 1999, et à l'évolution de la collecte de fonds médiagénique du Costume Institute, initialement appelée Party of the Year, aujourd'hui connue sous le nom de Met Gala. Cette recherche examine également comment des ateliers pédagogiques avec des écoliers du Museum at FIT ont transmis des connaissances incarnées et matérielles sur la mode. En ligne, la virtualisation des archives du Museum at FIT et la série numérique « ASMR at the V&A » offrent des moyens de découvrir les propriétés sensorielles de la mode au-delà du physique et du toucher. S'appuyant sur les études muséales et des théories contemporaines sur l'esthétique relationnelle, la phénoménologie, l'affect, l'enchevêtrement et l'animation, cette recherche examine la nature, l'évolution, la valeur pédagogique et le rôle culturel de l'expérience de la mode au musée au cours des trois dernières décennies.