Mots clés |
Inaudibilité, Domination discursive, Silenciation, Résistances, Porte-parole |
Resumé |
À partir du constat de la difficulté de certains sujets sociaux à se faire entendre dans la sphère publique, mais aussi dans l'espace intime, la thèse vise à analyser les causes, ainsi que les conséquences politiques de la marginalisation discursive. J'introduis le concept d'inaudibilité sociale pour penser l'exclusion de la sphère de la parole de celles et ceux dont les voix sont réduites au silence ou privées d'effets. Ce travail vise premièrement à proposer une analyse du phénomène de l'inaudibilité sociale. Il se déploie ainsi en trois moments : une phénoménologie de l'inaudibilité interrogeant la façon dont les rapports de pouvoir s'inscrivent dans la sphère du discours, une politique de l'inaudibilité centrée sur les conséquences politiques du phénomène chez les sujets qui en sont victimes, et enfin une analyse des luttes menées par les inaudibles pour se faire entendre. Deuxièmement, l'ambition de ce travail est d'ordre cartographique. Il s'agit ainsi de faire dialoguer les différentes perspectives théoriques sur l'inaudibilité sociale qui se sont développées dans la philosophie contemporaine, faisant apparaître différents paradigmes de compréhension du concept. Je fais une lecture comparée en particulier les travaux de Judith Butler, Axel Honneth et Jacques Rancière. |