La fabrication de l'appartenance : être ou devenir germano-balte après la Seconde Guerre mondiale (1945-2004)
The making of belonging : being or becoming a Baltic German after the Second World War (1945-2004)
par Lucie LAMY sous la direction de Patrick FARGES
Thèse de doctorat en Histoire et civilisations
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le vendredi 06 décembre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Allemagne
  • Allemagne (République démocratique)
  • Allemagne (République fédérale)
  • Allemands des Pays baltes
  • Appartenance (psychologie sociale)
  • Estonie
  • Ethnicité
  • Guerre froide
  • Lettonie
  • Nettoyage ethnique
  • URSS
  • 1945-....
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Mots clés
Germano-Baltes, Fuite et expulsion, Catégorisation ethnique, Appartenance, « Nettoyage » ethnique, Guerre froide, Allemagne, Union soviétique, Estonie, Lettonie
Resumé
Au début de la Seconde Guerre mondiale, les minorités germanophones d'Estonie et de Lettonie - dites « germano-baltes » - sont « relocalisées » en direction du « Troisième Reich » par le pouvoir national-socialiste et cessent d'exister dans leur forme historique. Épisode d'ethnicisation radicale des parcours de vie, la « relocalisation » modifie irréversiblement la signification de l'ethnonyme « germano-balte » et des formes d'appartenance qu'il recouvre. Après la Seconde Guerre mondiale, être germano-balte est une réalité qui se recompose de manière variable dans l'espace et dans le temps : on peut devenir puis cesser d'être un « expulsé germano-balte » en Allemagne de l'Ouest, un « déplacé germano-balte » en Allemagne de l'Est, un « citoyen soviétique de nationalité allemande » en Estonie ou Lettonie soviétiques ou encore un « Allemand ethnique » en Estonie ou Lettonie indépendantes. Simultanément statuts juridico-administratifs, principes d'organisation collective et surfaces de projection discursive ou émotionnelle, ces catégories façonnent autant de versions de la « germanité balte ». L'examen de leur élaboration, modalités d'application et perception par les concernés met en évidence la manière dont les appartenances se fabriquent à l'intersection de réalités institutionnelles, collectives et personnelles. L'étude de ces configurations distinctes, rompant avec les approches diasporiques et homogénéisantes de l'appartenance, permet la mise en contraste des mécanismes d'institutionnalisation de l'ethnique sous différents régimes politiques. Tandis que le stigmate de la « nationalité allemande » en Union soviétique suit une logique ascriptive et produit des critères d'assignation étrangers aux concernés, les gardiens de la germanité balte en Allemagne de l'Ouest et en Estonie et Lettonie indépendantes en modulent les critères d'éligibilité selon une logique restrictive, limitant l'accès aux bénéfices matériels ou symboliques de l'appartenance au groupe. L'analyse des stratégies de négociation et de ré-affiliation ethnique engendrées par ces situations et imbriquées dans des réalités sociales distinctes contribue ainsi à l'historisation de la « germanité » contemporaine et éclaire la manière dont les communautés « imaginées » (Benedict Anderson) sont aussi pragmatiquement façonnées.