Mots clés |
Dépression, Électroconvulsivothérapie, Résistance, Savoirs, Innovations, Organisations, Ethnographie |
Resumé |
Depuis leur invention dans les années 1950, les antidépresseurs ont accompagné la prise en charge d'un ensemble de souffrances dont une partie d'entre elles ont dès lors été qualifiées de dépressions. Pourtant, une partie des malades font l'expérience que leur trouble persiste malgré ces molécules et ceux-ci se voient traités par des techniques de dernier recours comme l'électroconvulsivothérapie, ancien électrochoc. Cette thèse décrit comment ces dépressions, dites résistantes aux traitements, sont gérées en psychiatrie et notamment son segment universitaire. L'objet de ce travail ne porte pas seulement sur l'essor d'une catégorie, mais surtout sur l'émergence et la mise en acte d'une nouvelle phase de maladie, celle du traitement des dépressions résistantes. Pour cela, je mobilise un corpus documentaire incluant articles médicaux, scientifiques et ouvrages spécialisés ; des entretiens réalisés auprès de psychiatres impliqués dans la promotion de la catégorie et des techniques de dernier recours ; ainsi qu'une enquête ethnographique prolongée au sein d'un service universitaire de psychiatrie. Au croisement d'une sociologie du travail médical, des catégories et des innovations, j'analyse comment la psychiatrie universitaire organise, aujourd'hui, la phase de traitement des dépressions résistantes. Trois quarts de siècle après la « révolution psychopharmacologique », les dépressions qui durent continuent de constituer un défi pour la psychiatrie. Cette thèse propose d'en éclairer les enjeux. |