Mots clés |
Vieillissement, Fibroblastes, Cytosquelette, Protéome, Sécrétome, Mécanique, Derme, Matrice extracellulaire, MEC |
Resumé |
Le vieillissement est marqué par de multiples processus et évènements biochimiques qui sont guidés par l'environnement et/ou par des facteurs génétiques. Plus de 300 théories ont vu le jour afin d'expliquer ce processus mais aucune n'a encore été validée. La peau est un modèle de choix pour l'étude du vieillissement, qu'il soit intrinsèque (vieillissement chronologique) ou extrinsèque (essentiellement photo-induit). Ces deux types de vieillissement conduisant à des changements dans la structure et la fonction cutanée. Le vieillissement intrinsèque est un processus lent associé au temps et varie selon l'individu et son profil génétique. Le vieillissement extrinsèque est dû aux facteurs environnementaux, incluant le stress physique et psychologique sévère, la consommation d'alcool, la suralimentation, la pollution environnementale, les rayonnements ionisants ou encore l'exposition aux rayonnements UV. La peau jeune est caractérisée par un épiderme pluristratifié épais, une jonction dermo-épidermique et un derme étendu composé d'une matrice lâche, structurée, synthétisée par les fibroblastes et comprenant essentiellement du collagène dense et de l'élastine, ces derniers conférant à la peau son élasticité et sa tonicité. En cas de blessure, la peau jeune cicatrise rapidement grâce à l'activation (myofibroblastes) et l'efficacité métabolique des fibroblastes dermiques tout particulièrement qui synthétisent une matrice de réparation rapidement. La peau âgée en revanche est caractérisée par une structure altérée avec perte de tissu, notamment au niveau dermique et hypodermique, associée à une perte de collagène et des autres fibres de structure, ce qui favorise l'apparition des signes visibles du vieillissement cutané tels que les rides, la perte d'élasticité et le relâchement du tissu cutané. L'épiderme est également plus mince, avec moins de papilles dermiques. Ainsi, sous l'effet du vieillissement, la peau subit des modifications morphologiques et fonctionnelles, progressives, avec accumulation de cellules sénescentes dans les différents types cellulaires cutanés. Le vieillissement cutané est très souvent associé à des défauts de cicatrisation responsables de l'apparition de plaies chroniques, d'ulcères, voire d'escarres, en lien avec un réseau vasculaire altéré. Au cours de ces dernières années, les travaux du laboratoire ont étudié les mécanismes hysiopathologiques associés au vieillissement intrinsèque et l'implication des fibroblastes et des cellules souches mésenchymateuses dans le maintien de l'homéostasie cutanée au cours du temps. Les résultats ont montré qu'il y avait avec l'âge, une altération de la synthèse de la matrice extracellulaire par les fibroblastes, une diminution de leurs capacités contractiles et migratoires, ainsi qu'une perte de leurs capacités d'activation en myofibroblastes, potentiellement à cause de leur état sénescent. Il est très probable que ceci contribue à l'apparition des défauts de cicatrisation en raison d'une matrice défaillante, avec des fibroblastes dermiques moins réactifs ayant subi des changements physiologiques nombreux. Mon projet de recherche a permis de mettre évidence des phénotypes fonctionnels différents entre fibroblastes de peaux jeunes et de fibroblastes de peaux âgées au niveau du sécrétome, protéome, et mécanique dont une diminution des forces de traction. Les résultats devraient permettre de définir des cibles « anti-âge » efficaces, destinées au traitement des altérations cutanées de la peau âgée et à l'amélioration de son aspect au cours du temps. |