Mots clés |
Systèmes sociaux de défense, Dispositifs de sensibilisation, Régime de polarisation, Régime d'intégration, Écologie politique |
Resumé |
Les affects d'angoisse sont une dimension fondamentale mais en partie méconnue de l'expérience des personnes engagées sur la question climatique. La thèse se propose d'étudier, à partir du mouvement écologiste Alternatiba, comment la pensée et l'action politique sur ce sujet sont en lien avec des modes de traitement de l'angoisse. Le rapport à l'angoisse est considéré sous un triple prisme psychique, social et politique. S'inscrivant dans une approche clinique en sciences sociales, ce travail place l'expérience du sujet au centre de l'attention, dans ses dimensions manifeste et sous-jacente, tout en prenant en compte l'implication affective du chercheur. Plusieurs thématiques de l'engagement sont successivement abordées. Les conceptions de la responsabilité, individuelle ou collective, massive ou proportionnée, sont analysées au regard de l'étayage social que rencontrent - ou pas - les impulsions constructives du sujet. Cet étayage social est assuré de diverses manières par « l'alternative », dans sa signification instituante, préfigurative et utopique. Le rapport à la confrontation met également en jeu des angoisses, dont le traitement permet d'élucider les dynamiques conflictualisantes et déconflictualisantes. Les dispositifs de sensibilisation employés, et les représentations du « non-convaincu » qui les sous-tendent reposent sur deux régimes psycho-sociaux de traitement des angoisses : un régime de polarisation et un régime d'intégration, qui sont explicités. Enfin, les modes de fonctionnement internes au mouvement sont abordés sous l'angle des idéaux qu'ils mobilisent, et du rapport des individus et des collectifs à ces idéaux. |