Les limites du beau : de la question esthétique à son enjeu éthique dans la psychanalyse
The limits of beauty : from the aesthetic question to its ethical stake in psychoanalysis
par Sara RODOWICZ-SLUSARCZYK sous la direction de Sidi ASKOFARÉ
Thèse de doctorat en Recherches en psychanalyse et psychopathologie
ED 450 Recherches en psychanalyse et psychopathologie

Soutenue le lundi 04 avril 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Imaginaire (psychanalyse)
  • Noeud borroméen, Théorie du
  • Psychanalyse et art
  • Psychanalyse et philosophie
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Mots clés
Art et psychanalyse, Clinique borroméenne, Consistance imaginaire, Esthétique, Éthique, Fantasme, Satisfaction, Sublimation, Symptôme
Resumé
Dans la thèse, l'approche par laquelle nous tentons de retracer le passage d'un problème esthétique à la question éthique est entièrement subordonnée aux problèmes posés par l'expérience de la psychanalyse. Si nous commençons notre argumentation par une étude du concept du beau en soi, notamment en philosophie, cette méthodologie fonde une articulation solide entre la notion de beau et la fonction des limites. Cette articulation, ainsi qu'une fonction dialectique de l'esthétique, est démontré dans les dialogues de Platon, indiquant le lien inséparable mais complexe du beau avec la pensée et le désir humains, ainsi que les limites du savoir et de la folie. Le développement du jugement esthétique par Emmanuel Kant et son invention de la catégorie du sublime établissent une autre limite du beau. Interroger le beau dans sa fonction s'avère également être une étape clé dans l'approche critique du rôle subjectif et social des idéaux. Ainsi, le terme sert de moyen d'interroger la relation du sujet à l'objet, du sujet comme divisé, et nous permet d'examiner l'acte - tout d'abord le jugement en tant qu'acte et ses implications sociales, ainsi qu'éthiques. Nous examinons l'application de ce terme dans notre lecture de textes sur la théorie de la pratique psychanalytique, en commençant par les positions clés de Freud et de Lacan. Considérant l'image du corps comme l'inscription primaire de la castration, nous passons à la fonction borroméenne du registre imaginaire comme consistance du réel. Le moment de l'identification, interprété par nous comme un jugement et une affirmation transformatrice, est considéré en relation avec l'acte. Les limites spatiales et temporaires dans le processus d'établissement de cette identification sont étudiées comme des frontières qui structurent le sens primaire de soi et de l'environnement. Les fondements du narcissisme, dans un sujet qui est un manque à être, impliquent une différenciation stricte entre la pratique de la psychanalyse et celle de la psychothérapie. Et bien que l'hypothèse sur le rôle vital des limites pour le fonctionnement de la psyché humaine s'impose, le défi consiste à tracer un passage de l'identification narcissique du sujet - et de ses limites - à l'horizon de l'activité humaine en tant que telle. Nous examinons l'impératif esthétique en tant que mécanisme inhérent à la psyché humaine, mais non sans une tentative de référence au discours capitaliste de notre époque contemporaine. Afin de vérifier la fonction limite du beau, le problème est examiné dans une étude détaillée de deux cas cliniques, l'un de névrose et l'autre de psychose, dans lesquels le signifiant " beauté " joue un rôle central. Les conclusions détaillées résultant de ces études de cas éclairent continuellement l'argumentation qui suit. La formation de l'identité d'un sujet est également considérée comme un effet secondaire de la demande adressée à l'Autre. Ce qui s'impose dans la clinique, c'est l'expérience de la pulsion, et c'est en relation avec celle-ci que le mécanisme de la sublimation acquiert une signification particulière. Nous proposons une interprétation de ce qu'implique la satisfaction par le changement des buts de la pulsion, autre que la substitution. La catégorie esthétique de la catharsis est également reconsidérée dans son application à la pratique psychanalytique, avec un accent mis sur les contraintes de sa dimension tragique, ainsi qu'une différenciation de l'éthique de la psychanalyse par rapport à la psychothérapie. La limite du beau est ainsi articulée au sublime, afin de présenter le problème de la satisfaction promise par la cure psychanalytique.