Cas-limites, Structure, Nom-du-père, Sinthome, Possibilités de nouage, Nomination

Nous proposons à travers cette recherche d'interroger ce que nous appellerons à notre manière « cas limites », c'est-à-dire des configurations cliniques qui posent des questions au niveau du diagnostic et qui suscitent chez le clinicien l'impression - selon les mots d'Hélène Deutsch - qu'il y a « quelque chose qui cloche ». L'intérêt de notre démarche repose moins sur la nécessité de classer les individus selon leur structure (névrose ou psychose ici privilégiés), que sur l'idée que Lacan avance à partir de 1976 où il fait équivaloir structure et nœud. Nous sommes là face à une ouverture qui nous invite à repenser la structure à partir d'une dimension topologique des trois ronds, Réel, Symbolique et Imaginaire, noués par un quatrième élément qui Lacan appellera de nomination symbolique, le sinthome, comme ce qui assure un mode de nouage borroméen. Lacan montre, à partir de la pluralisation du Nom-du-Père, qu'il y aurait d'autres manières d'assurer ce nouage au-delà de celle - classique - du sinthome-père couplé au rond du Symbolique, et cela ouvre la possibilité à des solutions supplémentaires, au-delà de ce dernier. C'est ainsi que nous soulèverons l'hypothèse de la nomination par l'Imaginaire et la nomination du Réel, appuyés sur ce que Lacan propose dans son séminaire RSI, comme ce qui pourrait rendre compte, selon notre lecture, de ce dont il s'agit dans certains cas nommés par nous « limites ». Afin d'illustrer notre sujet nous allons proposer des vignettes cliniques tirées de notre pratique dans un service d'hospitalisation pour adolescents. Cette illustration nous servira à prendre la mesure de certaines conséquences cliniques.