Mots clés |
Sujet réfugié, Patrie, Matrie, Topos, Lieu d'accueil, Topos de passage, Lieu « entre-Deux », Topos destination, Trauma |
Resumé |
Le sujet réfugié, sujet déraciné qui rencontre le réel de la guerre perd brutalement sa patrie. Il fuit vers une nouvelle terre, terre promise mais terre étrangère. Ce trajet difficile qu'effectue le sujet réfugié, d'une réalité sociale et psychique vers une autre, constitue surtout la quête consciente et inconsciente d'un topos. Dans cette thèse, nous partons de la notion aristotélicienne de topos pour questionner ce qui peut faire topos pour le sujet réfugié. Le sujet déraciné part de sa patrie, topos familier, et passe, transite, par des lieux et topos « entre-deux » avant d'arriver, s'il y parvient, à destination. La Grèce, qui constitue le topos de notre clinique, est souvent un lieu de passage mais peut, parfois, être la destination choisie. Nous avons essayé d'analyser les manières dont un lieu géographique peut être investi, ou non, comme « topos de passage » ou comme « topos destination ». Arrivé dans le pays du premier accueil, le sujet déraciné est logé, par exemple, dans des camps de réfugiés ou des foyers pour mineurs non-accompagnés. Ces lieux, nommés lieux d'accueil, surtout organisés pour offrir un abri au réfugié, laissent sa subjectivité sans abri. À travers les cas cliniques présentés, nous suivons les investissements et les désinvestissements du topos du sujet réfugié, pointant l'importance de toujours s'ancrer dans un topos et dans un lieu. Cette thèse aspire à donner la parole au sujet réfugié qui, malgré les mauvaises rencontres qu'il fait, arrive à garder sa subjectivité vivante. La subjectivité du sujet est sauvée malgré les conditions déshumanisantes qu'il rencontre au cours de son trajet d'un topos à un non topos et réciproquement. Mais, ce n'est pas une destination géographique, terre promise de son fantasme, qui peut assurer au sujet réfugié une nouvelle patrie, c'est l'arrivée à un topos du désir. Le malaise de notre monde moderne, via les guerres et les catastrophes massives, oblige des constructions et des déconstructions de lieux et topos. Ce malaise déracine le sujet, ayant même tendance à l'anéantir. Le sujet réfugié, malgré sa malchance, réussit à fuir, à survivre. Mais plus que d'être un survivant, il doit trouver sa place comme sujet du désir, il doit faire ce passage de la sur-vie à la vie. |