Resumé |
Ce travail cherche à proposer une réflexion sur la construction et le maintien de l'altérité dans la ville brésilienne de Rio de Janeiro. Pour cela, nous nous concentrons sur le cas d'immigrés internationaux (Européens et Africains) qui résident dans un espace caractéristique: la favela. Nous traçons d'abord une genèse des catégories utilisées, en utilisant une approche socio-historique. Quant au travail ethnographique, nous nous concentrons sur deux localités : Vila do Pinheiro, une des favelas de Maré, dans la partie nord de la ville; et Pereira da Silva, à Laranjeiras, dans la zone sud. Nous identifions les implications sociales dévoilées par la présence des deux groupes spécifiques d'étrangers au coeur d'un espace (la favela) qui continue d'être considéré comme étranger à la ville. L'observation des étrangers dans un tel contexte urbain - historiquement marginalisé, bien que lié au reste de la cité par de multiples liens - permet de porter un regard nouveau sur les enjeux habituels de la différenciation urbaine ; qu'il s'agisse des logiques d'exclusion et de stigmatisation, ou bien des dynamiques cosmopolites et de fluidification des relations de marché. De cette manière, nous essayons de capturer et de couvrir un enchevêtrement de thèmes sociaux liés par les idées d'appartenance, de séparation et d'altérité. Les résultats de l'observation empirique sont mobilisés pour mettre en évidence certaines problématiques jugées significatives, situées à l'intersection de conflits symboliques et politiques susceptibles de résonner avec l'histoire sociale nationale et certaines dynamiques en cours au plan global. |