Territoires mobiles émergents : matières à penser la ville, explorations en architectures et pratiques urbaines numériques
Emerging mobile territories : matters to think about the city, explorations in architectures and digital urban practices
par Esin EKIZOGLU sous la direction de Elizabeth MORTAMAIS
Thèse de doctorat en Architecture, urbanisme, paysage et patrimoine
ED 624 Sciences des Societes

Soutenue le mercredi 26 octobre 2022 à Université Paris Cité

Sujets
  • Aménagement du territoire
  • Aménagement du territoire -- Innovations technologiques
  • Cartographie
  • Systèmes homme-machine
  • Technologies de l'information et de la communication
  • Traces numériques
  • Villes -- Effets des innovations technologiques
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Mots clés
Territoire, Objet technique individuel, Usager, Urbanités et réseaux, Cartographie, Architecture, Villes contemporaines, NTIC(s), Traces numériques, Mémoire(s), Systèmes de relations
Resumé
Depuis plusieurs décennies le « réseau numérique » est entré dans nos vies. L'introduction de ce réseau par les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ne s'est faite sentir que dans les années 1980. Depuis 2008, c'est surtout l'internet des objets (Internet of Things) qui marque notre quotidien et celui de la ville. En s'accrochant à la ville sous forme d'un ensemble de réseaux d'information l'internet des objets est en train de former une nouvelle architecture de la communication par l'intermédiaire des objets techniques. Les objets techniques font, dorénavant, partie du corps de leurs utilisateur.trice.s dont le nombre augmente à une vitesse ahurissante. Oosterman l'explique déjà en 2011 en faisant référence à une « bulle d'information » qui enveloppe les individus. D'après lui l'interaction des objets avec l'environnement urbain et architectural est devenue tellement raffinée que les objets techniques arrivent à s'approcher des citadins individuellement voire les englober. Contrairement à ce que nous pourrions penser, au lieu d'occuper une place importante dans les champs de vision des agents de la ville, les objets techniques et leurs effets ont commencé à disparaitre progressivement de nos champs d'attention cognitive. Les techniques sont dorénavant partout et nulle part dans nos champs d'attention. Elles sont utilisées en étant peu à peu appropriées, intégrées par le corps et l'environnement de leurs usagers. La principale conséquence est qu'elles rapprochent ces différents utilisateur.trice.s en transformant les états, les natures et les utilisations des objets techniques dans le temps et l'espace. Désormais les techniques renouvellent et transforment les usages de l'espace architectural, urbain et paysager. La boucle générée par l'utilisation des objets techniques et le développement des techniques produit une quantité inestimable d'informations. Puisque les objets techniques disparaissent du champ de vision des agents de la ville, pourrions-nous dire pareil des informations qu'elles créent ? Est-ce que ces outils ignorés ne nous informent pas également sur les informations disparues ? Est-ce que ces informations sont vraiment disparues et ne peuvent rien nous apprendre ? Nous savons que les objets techniques organisent, totalisent et structurent des territoires dans la « technosphère ». Elle a différentes interprétations selon les chercheur.e.s : elle est appelée « système technique » par Ellul et Gille, « appareillage scientifico-industriel » par Gehlen, ou encore « Gestell » (arraisonnement, dis-position,...) par Heidegger. Dans le cadre de la thèse, il est supposé que la technosphère n'a pas de limite. La production exponentielle des informations s'y accumule d'une manière invisible. La thèse s'intéresse aux informations « invisibles » produites de par les utilisateur.trice.s des objets techniques de la technosphère. Il est supposable que ces informations nous fournissent des éléments clés sur la vie de ces utilisateur.trice.s des objets techniques qui sont également usagers de l'espace urbain et architectural. La thèse se développe dans le but de répondre à ces questions par une méthodologie qui utilise, comme outil hypothétique, le paradigme des « territoires personnels privés mobiles ». Cet outil hypothétique théorisé dans le corps de la thèse est utilisé pour comprendre la couche d'informations invisibles des territoires du XXIème siècle à l'ère des NTIC. Il permet de faire la lecture et l'écriture des territoires physiques via des informations quantitatives et qualitatives des usagers des espaces urbains. Les villes d'Istanbul, de Strasbourg et de Stockholm sont choisies comme études de cas majeurs de la thèse.