Mots clés |
Anthropologie politique, Scène du réel, Théâtre, Luttes, Épistémologie, Subjectivations, Indonésie, Globalisation, Dominations |
Resumé |
Cette thèse d'anthropologie prend pour objet un « terrain » qui s'est conçu à la manière d'une scène du réel pour prendre part aux luttes du présent. La problématique porte sur une série de ruptures et de sorties d'enquête qui donnent lieu à une réflexion anthropologique pour faire sens des tensions vécues dans une pluralité de situations, saisies dans l'articulation du local et du global. Par-là, la thèse propose de penser l'anthropologie non à partir du « rôle » que se donne a priori un·e chercheur·e, mais à partir d'une implication au présent, rendant nécessaire des modalités de subjectivations politiques et de déplacements épistémologiques. La pensée de la « scène » devient un outil heuristique pour accompagner un processus de connaissance en mouvement, porté en contradiction par les multiplicités du réel. La thèse se construit en deux grandes parties. Dans un premier temps, elle illustre comment la pensée du terrain, comme scène du réel, s'est construite dans un parcours d'apprentissage anthropologique s'étant combiné avec des pratiques théâtrales et engagements militants, en lien direct avec l'ancien espace yougoslave. Dans un deuxième temps, elle met en lumière les apories d'un « terrain » de thèse s'étant effectué auprès de plusieurs groupes de femmes et paysans en Indonésie (2016-2019). La focale porte sur deux luttes territoriales déployant des imaginaires antagonistes (environnementaux versus révolutionnaires) face aux dominations de la globalisation capitaliste, patriarcale, et (néo)coloniale. La perspective de transformer l'exercice doctoral en création théâtrale ouvre la possibilité d'une forme non conventionnelle, pour des nouvelles pratiques d'anthropologie politique. |