Mots clés |
Étudiant chinois en France, Migration étudiante, Individualisation, Classes moyennes, Insertion professionnelle, Capitaux culturels et sociaux, Marché du travail, Mobilité géographique, Mobilité sociale |
Resumé |
Le nombre d'étudiants chinois venant étudier en France a rapidement cru durant la première décennie du XXIe siècle. En 2008, la Chine a dépassé l'Algérie et est devenue le deuxième pays d'origine des étudiants étrangers en France, soit le premier pays d'origine non-francophone, la deuxième place qu'elle conserve jusqu'en 2020. Parallèlement, le nombre des diplômés qui rentrent en Chine augmente. Dans le contexte de la mondialisation des échanges universitaires, cette thèse étudie la mobilité des étudiants chinois en France et leur insertion professionnelle sur le marché chinois du travail. Ce travail repose sur une enquête multi-site en France - Paris, Lyon et Dijon - et en Chine - Pékin, Shanghai, Shenzhen et la province du Shandong. En prenant appui sur 45 entretiens biographiques auprès de 37 étudiants et diplômés chinois formés en France, nous mettons en évidence non seulement la trajectoire de ces étudiants en mobilité internationale - genèse des projets d'études, accumulation de capitaux culturels et sociaux et projets de retour, mais aussi les conditions de l'insertion professionnelle et de la conversion en Chine des capitaux acquis en France. Pour les classes moyennes chinoises, si le liuxue (« étudier à l'étranger ») est censé être un moyen d'accumuler du capital humain, il est aussi devenu une norme sociale. Pour certains diplômés, la possession de capitaux accumulés durant le liuxue facilite mobilité géographique nationale et ascension sociale ; mais pour d'autres, il existe sur le marché chinois du travail des critères d'évaluation qui leur sont défavorables. |